Rétro 2019 : Ils ont fait l’actualité locale au Cameroun 1-8
Ils sont hommes politiques, jounalistes, jeunes manipulés par l’élite ou victimes des tares de l’urbanisation. Ils ont été à la une en 2019. Voici les 8 premiers.
1. Paul Biya
Fidèle à son habitude, le chef de l’Etat camerounais s’est encore distingué par ses silences. Pourtant il a été de tous les instants de la vie locale en 2019. C’est sous son très haut patronnage que se sont tenues les assises générales de la commune en février. C’est lui qui a fait organiser, du 30 septembre au 4 octobre, le Grand dialogue national censé résoudre la “crise anglophone” et adresser d’autres problèmes communs à toutes les régions du pays. Puis, il a ordonné la libération de son principal adversaire à la présidentielle d’octobre 2018, après neuf mois de détention. Il a aussi convoqué le corps électoral pour le double scrutin du février 2020. Il a par ailleurs fait voter en novembre le Code genéral des Collectivités territoriales décentralisées et consacré le “statut spécial” des régions anglophones du Nord Ouest et Sud Ouest. Pour finir, il a refusé de donner suite aux appels à une refonte du Code électoral et un troisième report des législatives et municipales.
2. Maurice Kamto
Depuis la création de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) en août 2012, Maurice Kamto fait et dicte même l’actualité. Depuis 2018, il en est au point où unes de journaux, titres de programmes radio et télé portent sur lui ou son parti et davantage pour les massacrer littéralement. Un peu comme s’ils étaient les causes des maux du pays et leur disparition de la scène règlerait tous les problèmes du Cameroun. Jamais depuis le retour au multipartisme en 1990, un parti de l’opposition n’avait autant cristalisé les passions de tous les bords politiques, ni captivé les Camerounais qui se sont massés comme les soirs de Champions league européenne devant les postes de télévision pour regarder la diffusion du contentieux de la présidentielle.
En 2019, il a passé 9 mois en prison pour avoir lancé un programme de résistance ponctué de “marches blanches” à travers les grandes villes du pays pour revendiquer un recomptage des voix de la présidentielle d’octobre 2018 qu’il estime avoir gagnée. Il a étonné tout le monde, y compris dans son propre camp, en déclarant que son parti boycottait le double scrutin du 09 février 2020.
3. Joseph Dion Ngute
Nommé à la surprise générale premier ministre le 04 janvier, l’ancien directeur général de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature n’a pas eu le temps de prendre la température du poste occupé pendant 10 ans (record) par son prédécesseur, Philémon Yang. Dès février, celui qui aura été pendant 11 ans ministre délégué en charge du Commonwealth auprès du ministre des Relations extérieures va présider les travaux des Assises générales de la commune. En septembre, il a présidé l’unique session du Conseil national de la décentralisation de l’année 2019. Pour finir, le chef de gouvernement a présidé les travaux du Grand dialogue national avant de défendre le budget 2020 devant le Parlement.
4/ Georges Elanga Obam
Il aura donc fallu la création le 02 mars 2018 d’un ministère en charge de la décentralisation et la nomination du premier titulaire du poste pour que quelques avancées notables soient observées en matière de décentralisation depuis 2011 et le départ de Marafa Hamidou Yaya de ce qui s’appelait encore le ministère de l’Administration territoriale et de décentralisation. L’ex-secrétaire général de la présidence avait en effet marqué de son empreinte le processus de décentralisation avec notamment la loi 2004/017 d’orientation de la décentralisation, la loi 2004/018 fixant les règles applicables aux communes, la loi 2004/019 fixant les règles applicables aux régions, la loi 2006/004 fixant le mode d’élection des conseillers municipaux, la loi 2006/005 fixant les conditions d’élection des sénateurs, la loi 2009/011 portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées, la loi 2009/019 portant fiscalité locale ou encore l’arrêté 00136 de 2009 rendant exécutoires les tableaux-types des emplois communaux. On lui doit aussi la gestion des premiers transferts de compétences des ministères sectoriels.
L’ancien conseiller technique des services du premier ministre, quant à lui, profite d’une conjoncture favorable caractérisée par des pressions internes et externes pour une accélération du processus de décentralisation. Ainsi, l’histoire retiendra qu’il aura été en 2019 à la baguette de l’organisation des Assises générales de la commune, puis à la défense de la loi 2019/024 portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées longtemps attendue par les acteurs du développement local.
5. Feicom
Après l’édition inaugurale du Prix des bonnes pratiques communales en 2011, puis la deuxième édition en 2017, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) a organisé le 23 août 2019 la troisième édition de ce prix qui récompense la meilleure des 130 communes ayant fait preuve d’innovation, de participation et de redevabilité dans les dossiers de candidature. Pour cette troisième édition, 119 projets ont été déposés contre 134 en 2017 et 138 en 2011.
Ce prix, qui bénéficie de l’accompagnement de Onu-Habitat, a couronné la commune de Garoua 2e pour un projet exécuté sur la periodé 2016-2020 et qui a déjà permis la mise en place de 60 Associations de femmes pour l’épargne et le crédit (AFEC). Celles-ci ont permis de mobiliser des financements pour la mise en place d’activités génératrices de revenus. Avec son enveloppe de 50 millions de francs, Garoua 2e succède à Bangangté, lauréate en 2011, et au Syndicat des communes du Mbam et Inoubou sacré en 2017.
6. Pndp
Le Programme national de développement participatif (Pndp) a organisé le 08 novembre 2019 la 3e édition du Guichet performance, un concours annuel qui permet de primer les meilleures communes des 10 régions du pays. Les critères retenus visent à inciter les communes à opérer un saut qualitatif pour une transformation sociale profonde, une plus grande impulsion du développement local et une amélioration de la gouvernance au niveau local, avec comme clé de voûte l’appropriation de la démarche participative du Pndp.
Sur la base de leur compte administratif de l’année précédente, les communes sont classées suivant le décret présidentiel n°2815/406 du 16 septembre 2015. Depuis la première édition en 2017, les communes des catégories III (entre 250 millions et 1 milliard) et IV (moins de 250 millions) sont mises en compétition et la meilleure dans chacune de ces catégories est primée au niveau régional. Aucune commune n’ayant plus de 5 milliards de CA, la catégorie I n’est pas comptabilisée, tandis que la catégorie II (entre 1 et 5 milliards) ne compte que 7 communes dont 4 pour la seule région du Littoral; ce qui ne rend pas pertinent le maintien d’une telle catégorie. Par contre la catégorie III compte 141 communes et la IV, 212 communes.
Les communes de Dibombari, Pitoa et Ngaoundal ont la particularité d’avoir été primées au cours des trois éditions du concours organisées à date.
7. Baudelaire Kemajou
Passionné du développement local, le concepteur du Salon des communes de l’Ouest qui s’est fait connaître au Cameroun avec Mairie Conseils avant de créer le Centre technique de la forêt communale, s’est, comme tous les ans, illustré en 2019. Il a été la cheville ouvrière des Assises des forêts communales du Cameroun les 4 et 5 décembre.
En 2020, il envisage, entre autres, de densifier les échanges entre maires rwandais et camerounais. En outre, il va lancer un concept d'”université des colllectivités territoriales” pour des formations courtes ou continues des acteurs territoriaux d’Afrique centrale.
8. Afroleadership
Cette organisation de la société civile créée en 2007 par Charlie Martial Ngounou, se distingue depuis 2012 avec un projet de modernisation de la chaîne budgétaire et comptable des communes grâce au progiciel SIM_ba. Ce projet fut primé par l’Open Government Partnership comme l’une des cinq initiatives les plus innovantes en matière de transparence fiscale et budgétaire dans le monde en 2013.
En 2019, Afroleadership s’est illustrée avec la poursuite du projet SIM_ba qui est mené sur financement du Pndp avec l’appui technique de l’Association internationale des maires francophones (Aimf), éditeur du progiciel. En plus d’avoir représenté le Cameroun au sein de diverses organisations internationales de promotion des droits digitaux et de gouvernance, cette Osc a organisé plusieurs ateliers de formation des journalistes et des organisations de la société civile, notamment celles regroupées au sein de la Coalition pour la défense des droits digitaux que finance l’Ong américaine Internews.
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