Mémoires Musicales de 1996 à 2020 – De 15 à 22

Mémoires Musicales de 1996 à 2020 – De 15 à 22

Nous poursuivons notre épopée musicale au Cameroun, vers ces philosophes de la mélodie qui nous ont quitté entre 1996 et Juillet 2020. 24 ans d’un rappel historique ancré au sein de notre Patrimoine. Cette fois ci de la 15ème à la 21ème place.

15-Axel Mouna, mort le 7 mai 2019

Juventus et Jemea, œuvres immortelles, continuent d’étoiler le ciel musical camerounais. L’artiste camerounais Axel Mouna est décédé à Douala des suites d’un brusque malaise survenu cinq jours plus tôt. Il était 16 heures à Deido. Le Cameroun a perdu ainsi l’une de ses plus grandes étoiles de musique. Avec le genre Makossa, Axel Mouna a offert des chansons qui, malgré le temps, plus de trente années au compteur, n’ont pas pris à ce jour une seule ride.

Ancien joueur de football de l’un des plus grands clubs du pays, Union de Douala et ancien dessinateur de la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam), Axel Mouna avait été contraint à marcher à l’aide d’une béquille après son accident survenu en 2012. Pour marquer la disparition de toute une équipe de football lors d’un accident de circulation, il sort JUVENTUS en 1980. La chanson est précisément dédiée à Elimbi Moundi et Doumb’ à Mondo, respectivement président et coach de ce club mythique qui a fait de belles années du football camerounais et africain dans les années 70. Juventus, l’équipe et la chanson ne quitteront plus les cœurs de tous les Camerounais.

16-Bella Njoh, mort le 27 mai 2014

Le chanteur camerounais de Makossa a rendu l’âme des suites d’un malaise,  à l’Hôpital Laquintinie de Douala. Quelques semaines seulement après Joe Etondè et Lapiro de Mbanga.

Bella Njoh, connu comme l’homme aux lunettes noires, était une des valeurs sures du makossa. Excellent batteur de jazz, il était également compositeur et interprète. Les mélomanes se souviennent encore bien de son album à succès « Mambo Penya » qui avait fait un tabac à la fin des années 80. L’artiste qui s’en va compte une quinzaine d’albums à son actif. Oublié depuis un bon bout, il était revenu sur la scène musicale, il y a moins de cinq ans, avec un opus qui marchait bien.

17-Joe Mboule

De son vrai nom Georges Ludovic Njoh Mboulè, l’artiste Joe Mboule est mort le 11 Octobre 2015.  L’artiste avait fêté ses 40 ans de scène, le 24 Mai 2013 à l’IFC de Douala.

Le créateur de « Malabar » reste l’un des rares auteurs compositeurs et interprètes de la variété camerounaise à maintenir la dragée haute depuis 1973, année de son irruption dans la scène musicale africaine avec le désormais célèbre « Mpuly nwa salamander » Auteur de quatre 45 tours et d’une dizaine d’albums, ce véritable peintre de la société songe encore à surprendre ses « ouailles » qui se comptent par milliers à travers le monde.

Lire aussi: Mémoires Musicales de 1996 à 2020 – De 7 à 14

Né le 1er novembre 1952 , il est l’un des rares auteurs compositeurs et interprètes de la variété camerounaise qui maintiennent le cap depuis 1973. Une année mémorable qui l’a fait atteindre le rang des meilleurs de la scène musicale africaine avec son tube « Mpuly nwa salamander ». L’essentiel, son quatrième et tout dernier album, surfe sur des airs de makossa et de variétés. Ces mélodies parlent des maux qui minent la société camerounaise et ses fans se comptent par milliers à travers le monde entier. Joe Mboulè combattait avec acharnement la piraterie, même sur les réseaux sociaux.

18-Ntoumba Minka

Serge Alain Godong rendait hommage à Ntoumba Minka, bassiste et chanteur camerounais de 59 ans décédé, le 17 février 2020 à Melun (France) où il résidait, dans des conditions qui restent à élucider. Il y a quelques jours, il donnait rendez-vous à ses fans pour un concert le 7 mars en l’honneur des femmes.

“Il avait réussi à croiser comme personne dans le makossa, une rythmique ivoirienne faite de percussions viriles et d’une guitare solo exaltée, avec l’éclat de cette base qui fait l’écrin de la musique Camerounaise, depuis toujours. Sa technique de chant (en Bassa’a et en français, essentiellement) était toute ivoirienne, mais les textes profondément Yaoundéens, sa ville d’origine qui résonnait dans tout son lyrisme un brin anticonformiste et le parti pris qu’il s’était résolument profilé comme anti-bourgeois, un peu comme Valsero, mais sur une approche moins extrême, plus ironique” avait il souligné.

19-La légende du Soul Makossa: Manu Dibango

Ses fans l’appelaient « Papa Manu », « Le Doyen » ou simplement « Manu ». Le 18 mars, un communiqué publié sur sa page Facebook annonçait son hospitalisation, à la suite d’une infection par le coronavirus.

Les mots se voulaient rassurants (« Il se repose et récupère dans la sérénité »). Manu Dibango, saxophoniste et vétéran des musiciens africains en France, est mort, mardi 24 mars 2020, a annoncé sa famille. Il était âgé de 86 ans. Saxophoniste au son charnu et rond, identifiable dès les premières mesures, Manu Dibango savait aussi être pianiste, vibraphoniste, joueur de marimba, pouvait jouer de la mandoline et, récemment, du balafon.

Il était également chanteur, arrangeur et chef d’orchestre. Le compositeur de Soul Makossa (1972), le titre avec lequel il avait acquis une notoriété mondiale, résumait tout cela en une formule, lancée dans un de ces puissants éclats de rire qu’il semait à la volée : « Je me contente de faire de la musique. 

20-Claude Ndam, le NJI

Le musicien et chanteur camerounais de renom, s’est éteint aux aurores le 12 juin 2020, à son domicile situé à la Cité-Verte-Yaoundé.  L’artiste musicien camerounais Claude Ndam est décédé  des suites d’une longue maladie. Sa Majesté le sultan roi des Bamoun a tenu à exprimer personnellement un hommage à celui qu’on avait baptisé « Le griot moderne ».

Il avait déjà été sujet à trois AVC (accidents vasculaire cérébraux) il y’a quelques mois, et appelait les pouvoirs publics et confrères artistes à réagir. La nouvelle de son décès a été rendue publique par l’Association Bamun Forever (ABF), une entité de la communauté dont il est originaire, ce vendredi dans un forum Facebook.

21-Nguéa La Route

La famille artistique est de nouveau en deuil. L’une des voix d’or du makossa s’est éteinte dimanche 14 juin 2020 à Douala, seulement 24h après Claude Ndam et cinq mois après Ntoumba Minka.

Année noire pour les artistes musiciens au Cameroun, accélérée par l’apparition du Covid19. Cette fois ci, Mama Nguéa dit Nguéa LAROUTE, artiste éponyme des années 1990-2000 qui a fait danser les mélomanes camerounais et même africains. Le diabète aura eu finalement raison d’elle, après deux amputations de ses jambes, au regard de la nature avancée de la maladie. C’est le 14 Aout 2019, que sa situation sanitaire a été mise à la face du monde, avec diverses réactions du Ministère des arts et de la Culture, et de ses confrères artistes, qui se sont régulièrement mobilisés.

22-Aloa Javis

L’un des baobabs du bikutsi, Aloa Javis est décédé mardi 12 mai 2020, des suites de maladies. L’icône du bikutsi souffrait de la typhoïde et du diabète. Aloa Javis a commis dans les années 70 des hits qui ont fait danser tout le Cameroun, on peut citer entre autres : «Subugu mu», «opérateur», «Satan Eding», «Dze ya ye mayi»…

Lors de la 19e édition du festibikutsi qui s’est tenu Du 20 au 25 novembre 2017 à Yaoundé, un hommage lui avait été rendu. « Le festibikutsi rend hommage à deux compagnons d’armes  Aloa Javis et  Beti Joseph. De la génération de Messi Martin Ces artistes musiciens ont  fait l’essentiel de leur carrière musicale dans la promotion du rythme éponyme.

 

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Manfred Essome
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