Qui du Rdpc ou du boycott triomphera le 9 février prochain ?

Alors que la victoire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors des législatives et municipales de dimanche se profile avec des miettes pour les partis dits de l’opposition, de quel poids pèsera l’appel au boycott du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ?
La campagne court depuis le 25 janvier, et pourtant on ne le dirait pas. Les réseaux sociaux et certains médias amplifient une campagne plutôt timide où l’on entend peu ou pas parler des projets des partis et des candidats. Pour cause, la campagne est davantage marquée par l’appel à aller voter, la stigmatisation du Mrc qui appelle au boycott, imité en cela par le Cameroon People’s Party (Cpp) et quelques voix qui comptent au Cameroun, telles l’avocate et activiste Alice Nkom ou encore le cinéaste Jean Pierre Bekolo. Pour ces derniers notamment, ces élections sans enjeu, qui n’ont vu le parti au pouvoir qui détenait depuis 2013 305 communes sur 360 et 148 députés sur 180 rendre compte de son bilan, ne méritent pas que l’on sorte de chez soi le 9 février.
L’enthousiasme qui avait rythmé la présidentielle en octobre 2018 et l’attraction autour de la retransmission télévisée des débats du contentieux post-électoral sont retombées. Et les craintes se cristallisent autour de la faiblesse potentielle de la participation. Lors de la présidentielle de 2018, le taux d’abstention était de 46,15% contre 34,18% en 2011. Mais le regain d’intérêt des Camerounais pour la politique laissait espérer un fort taux de participation des quelques 7,1 millions d’électeurs inscrits à date. Certains analystes croient que le taux d’abstention pourrait atteindre les 60%, ce d’autant plus que la multiplication des attaques contre le Mrc et son leader, plutôt que la promotion des programmes politiques des partis en lice, accroît la désaffection pour le rendez-vous de dimanche.
Les tenants du boycott pensent que le Rdpc est d’office et largement vainqueur des deux scrutins avant même les opérations de vote. Ils veulent faire jouer la mise en évidence d’une “majorité silencieuse” dont l’importance interpellerait la communauté nationale et internationale, de manière à accroître la pression sur Yaoundé pour, au moins réviser le code électoral dont ne veut pas entendre parler le régime. En outre, la question de la crise dite anglophone se maintient de force dans l’agenda politique, malgré la tenue du Grand dialogue national, l’adoption du Code général des collectivités territoriales décentralisées et l’érection d’un statut spécial des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce qui conforte les réserves sur la tenue effective des élections sur l’ensemble des circonscriptions de ces deux régions, alors que certaines localités ont été désertées depuis longtemps par les populations prises entre les attaques terroristes des sécessionnistes et les actions et ripostes de l’armée.
Les partis en lice, le Rdpc en tête, insistent davantage sur le devoir civique et citoyen que représente le vote. Car il serait inconséquent que les Camerounais qui ont élu Paul Biya à 71,28% il y a juste 16 mois ne le confortent pas massivement par des majorités confortables et légitimes à l’assemblée nationale et dans les mairies. Réseaux sociaux et plateaux radio et télé sont largement mis à contribution, l’affluence des scrutins antérieurs étant démentie lors des meetings ici et là. Toutefois des banderoles et affichettes sont visibles dans les principales villes du pays, invitant les électeurs à refuser l’abstention.
Vivement dimanche prochain!
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