JMH 2019 – Gestion des déchets plastiques : 600 000 tonnes de menaces
Parmi les défis mondiaux les plus-en vue, se situe le management des ordures. Partielle exigence pour avoir des villes vertes et donc des logements résilients, leur transformation demeure une équation des plus hermétiques au Cameroun. Alors que Yaoundé est l’épicentre de la célébration de la Journée mondiale de l’Habitat, l’économie circulaire demeure un Saint-Graal pour les acteurs impliqués au cours des sessions tenues à l’Hotel de Ville vendredi 4 Octobre 2019.
600 000 Tonnes comme le chiffre exact des déchets plastiques produits par le Cameroun pour l’année d’exercice 2018 selon le dernier rapport mis en lumière par le Ministre de l’environnement Hele Pierre, qui représente 10% de la production annuelle soit 6 millions de tonnes.
L’urgence est de doter la société civile, les collectivités territoriales décentralisées, les ONG, des compétences nécessaires, et l’expertise additive pour leur valorisation. Selon le représentant de la Communauté urbaine de Douala, 1500t de déchets/jour sont produits dans la cité économique. Et de vue sur le terrain, de nombreux pôles d’ordures jonchent les rues de nos villes. La CUD, affirme avoir mis en place trois catégories de projets en ce sens : des dispositifs ad-hoc ou ponctuels, des documents de planification urbaine, et une approche intégrée au sein de diverses localités. L’institution affirme avoir identifié un projet porteur, celui de Makèpè Missokè comme novateur dans le cadre de la transformation des déchets dans des espaces hostiles, en soulignant l’exercice des études préalables déjà faites.
L’enjeu est de taille. En 2014, le Ministre Hele Pierre interdisait par exemple l’usage des plastiques non biodégradables supérieurs ou égaux à 60 microns. 5 ans plus tard, les mèmes plastiques continuent de circuler dans nos marchés, étalages, boutiques et autres espaces marchands. La surveillance et le contrôle des circuits d’introduction n’ont donc pas été ficelés profondément par les pouvoirs publics. Tout comme les alternatives de plastiques dits biodégradables, qui écument certains supermarchés, et dont l’obtention est un véritable braquage des poches des consommateurs.
En effet, depuis les années 1970, le fort étalement spatial de Douala, causé par une démographie galopante, y a produit un déséquilibre des structures urbaines. De ce fait, les disparités se sont creusées entre les quartiers, donnant une architecture socio‑spatiale et un fonctionnement de plus en plus complexe. La construction du territoire doualais fut toujours et continue d’être réglée par des logiques et des jeux d’acteurs qui concourent à l’accroissement du désordre urbain.
Dans ce contexte, les menaces pèsent sur l’environnement et la santé du fait de la mauvaise gestion des déchets solides ménagers, alors que le potentiel socio-économique offert par ces derniers pourrait être valorisé dans l’intérêt même de l’environnement. Il existe 4 types de déchets à savoir : ménagers, industriels, dangereux et liquides.
Les déchets, une opportunité en termes de richesse
Bien que des actions citoyennes voient le jour au sein de plusieurs collectivités à l’image de la Commune de Dschang avec une belle expérience en termes de valorisation des déchets, des ONG telles Madiba and Nature, ou encore Name recycling depuis 2017, ou encore Cœurs d’Afrique, la marge n’est pas assez suffisante pour détacher des actions de masse.
133 tonnes de déchets plastiques. C’est le volume exact de matières souples collectées dans les villes de Yaoundé et Douala en 2008. Ces statistiques sont du Centre international de promotion et de la récupération (CIPRE). Les déchets plastiques existent sous plusieurs formes : les déchets recyclables que sont les plastiques, les bouteilles, les verres, les papiers cartons et les métaux ; les déchets non recyclables : les emballages sales, le polystyrène, les films en plastique et les déchets spéciaux à l’instar de ceux qui présentent un danger sur l’environnement et la santé. Au Cameroun, des initiatives nationales sont mises sur pied pour donner une seconde vie aux déchets plastiques. Plusieurs entreprises ont flairé le filon. Plast-Cam situé à Douala transforme ces déchets pour fabriquer les bassines, les cuillères, les verres, les plats etc. Les estimations du ministère de l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable démontrent que le camerounais vivant dans les villes de Yaoundé et de Douala produit environ 0,8 kg de déchets et par jour. Les déchets issus de l’utilisation du plastique sont estimés à environ 10% par an. Pour une bonne gestion des déchets plastiques, la règle de trois « R » est appliquée par les entreprises : réduire, recycler, et réutiliser. Le but final étant la création des richesses à travers la valorisation des déchets en produits réutilisables. Sur le plan environnemental, on parle de l’amélioration de la qualité de l’air, la baisse de la pollution et sur le plan socio-sanitaire, il y aura entre autres une réduction des maladies hydriques.
Les déchets représentent aujourd’hui une ressource, mieux une matière première à valoriser ou à transformer en sous-produits économiques. Pour ceux qui se sont déjà rendus dans les décharges de Nkolfoulou à Yaoundé ou à Pk10 Génie militaire à Douala, ils ont dû constater que HYSACAM a installé un système de production du biogaz à travers le Mécanisme de développement propre (MDP). Ce mécanisme permet de produire du méthane qui est brûlé en torchère.
Mettre l’Homme au centre des actions pour un habitat résilient
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la pollution de l’air n’a pas seulement des conséquences fâcheuses sur l’environnement, mais aussi et surtout sur la santé des populations. A cet effet, près de 7 millions de décès prématurés sont causés chaque année par la pollution atmosphérique ; et 9 personnes sur 10 sont exposées aux dangers de la pollution. Ces statistiques mondiales sont suffisamment alarmantes, pour interpeller l’ensemble de la communauté internationale, sur une synergie d’actions, face aux enjeux majeurs et impérieux de préservation de notre planète. Bien que le Cameroun soit loin d’être classé parmi les plus grands pollueurs de la planète, les pouvoirs publics à travers le Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable, a pris toute la mesure du phénomène en régissant un cadre législatif et règlementaire, en faveur de la protection de l’atmosphère au Cameroun. On citera entre autre la Loi N°96/12 du 05 Août 1996 portant gestion environnementale, le guide national de protection de l’environnement dévoilé en mars 2019, la création du premier Centre de traitement des déchets électroniques à Yaoundé.
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