Crise sécuritaire : Paul Biya réorganise l’armée

Le Chef de l’Etat a décidé de prendre des mesures nouvelles concernant les forces armées, par 22 décrets et trois arrêtés. Le pays passe désormais de quatre à cinq régions militaires interarmées (RMIA). Une initiative qui naît dans un contexte sécuritaire particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. 

 Le pays passe désormais de quatre à cinq régions  militaires interarmées (RMIA). La cinquième région dont le poste de commandement est basé à Bamenda naît de l’éclatement de la deuxième RMIA qui couvrait jusqu’ici les régions du Littoral, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il ne s’agit point d’un fait isolé au regard du dessin de violence qui caractérise les deux régions en proie à une crise sociopolitique sans précédent, transformée en un vaste champ de bataille. Au retour de son déplacement lors du Sommet UA-UE à Abidjan en Novembre dernier, le président Biya avait clairement défini sa manœuvre contre les sécessionnistes dans sa brève allocution. Une réponse sans doute, aux multiples assassinats perpétrés contre les membres de forces de défense et de sécurité depuis Septembre, couplé à des attentats, sabotages et attaques contre des institutions de l’Etat. L’on a encore en mémoire, l’enlèvement du Sous-Préfet de BATIBO dans le Nord-Ouest lors des festivités de la jeunesse le 11 Février.

Comme il l’a fait en 2014, au plus fort des exactions de la secte terroriste Boko Haram en territoire camerounais, le chef de l’Etat, entend à travers cette refonte renforcer et autonomiser militairement les unités opérationnelles pour en finir avec la poussée sécessionniste en cours dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. La persistance des attaques sur le terrain ont rendu nécessaire ces réajustements. Il s’agit pour le président de la République de rapprocher les unités des sites crisogènes pour mieux coordonner les opérations de sécurisation. A l’instar de ce qui se passe à l’Extrême-Nord, l’ennemi dans les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest utilise des méthodes peu orthodoxes.

Désormais, la deuxième RMIA basée à Douala a pour ressort territorial les régions du Littoral et le Sud-ouest tandis que la cinquième RMIA couvre les régions du Nord-Ouest et de l’Ouest. Ce redécoupage décide par le chef des armées vise un meilleur quadrillage et un maillage du territoire dans l’optique d’adapter le dispositif sécuritaire aux nouvelles menaces auxquelles notre pays fait face. Comme on peut le constater à travers ces textes, l’immensité de la deuxième RMIA dans son ancienne configuration était de nature à diluer son efficacité opérationnelle. Dans la même mouvance, le chef de l’Etat crée une cinquième région de gendarmerie dont le commandement est basé à Bamenda.

D’où cette mue et cette revue permanente du dispositif sécuritaire et des stratégies de riposte. Cette refonte consacre un renforcement des capacités opérationnelles des forces terrestres et aériennes avec la création des brigades d’infanterie motorisées à Bertoua, Bamenda et Buea et des bases aériennes à Maroua et Bamenda.  Le redéploiement des hommes chargés d’animer ces unités obéit aux mêmes objectifs. La nouvelle région militaire interarmées a à sa tête, un officier général, rompu aux techniques de renseignements, un habitué des théâtres des opérations le général de brigade Agha Ronbinson Ndong qui commandait jusqu’ici la 22è BRIM basée à Bamenda, connait déjà le terrain.  Quant au général de division Saly Mohamadou qui reste à la tête de la 2e RMIA dont l’étendue du territoire a été redimensionnée pour lui permettre de mieux asseoir sa maitrise du terrain et des troupes, est un homme d’expérience.

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Manfred Essome
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