Infrastructures routières: 78 projets passés au scanner

Infrastructures routières: 78 projets passés au scanner

C’était l’objectif majeur des concertations ouvertes les 10, 11 et 12 juin 2019, entre le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, et les différents acteurs opérationnels des grands chantiers routiers et autoroutiers en cours d’exécution au Cameroun.

Dans un triple objectif d’évaluer le niveau d’avancement des projets routiers et autoroutiers du Cameroun, au regard des performances des entreprises et des missions de contrôle ; d’apprécier les chronogrammes d’achèvement des travaux élaborés en début d’année ; et d’examiner pour les lever, les difficultés liées à l’exécution des projets, afin de procéder à des ajustements budgétaires, en fonction de la production des entreprises sur le terrain ; le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi ; assisté pour la circonstance de son Secrétaire d’Etat en charge des Routes, Armand Ndjodom ; de son Secrétaire Général, Urbain Noël Ebang Mvé ; et de l’ensemble de ses proches collaborateurs des Directions techniques ; a échangé  avec l’ensemble des délégués régionaux, des responsables des entreprises adjudicataires, des ingénieurs de suivi et des missions de contrôle ; sur un total de 78 projets routiers et autoroutiers en cours de réalisation au Cameroun.

Revue des 78 projets en cours

Les 78 projets ainsi examinés, sont constitués de ; 36 projets de construction d’axes routiers de ; 02 projets autoroutiers ; 23 projets de construction d’ouvrages d’art ; 05 projets d’aménagements routiers sur le réseau communal ; 02 projets de remplacement de buses par des dalots ; 08 projets d’entretien routier sur les Nationales 1, 2, et 5 ; les projets d’aménagement sur les corridors régionaux ; ainsi que les projets relevant du Plan d’Urgence Triennal. Parmi ceux-ci on citera entre autres les routes Batchenga – Ntui – Yoko – Lena – Tibati ; les axes Maroua – Mora ; Ngaoundéré – Garoua ; Bafoussam – Babadjou ; ou encore les autoroutes Yaoundé – Douala ; et Yaoundé – Nsimalen.

Péril sur la trésorerie de l’Etat

Au terme de cette revue générale, le constat qui se dégage est clair ; aucun de ces projets n’est à jour dans le payement de ces décomptes. Ce qui plombe énormément l’avancement des travaux sur le terrain. D’où la consommation excessive des délais de livraison ; et le recours à des demandes de prorogation ; imputable principalement aux tensions de trésorerie de l’Etat, qui peine à soutenir efficacement le poids ses engagements financiers, avec des incidences graves sur la mobilisation des fonds de contreparties. On citera par exemple le Lot 1 de la route Batchenga – Ntui, qui se situe à un taux d’avancement de 49%, avec une consommation des délais de 88,51% ; ou encore le cas de la route Nkolessong – Nding, bretelle Nanga Eboko, qui connait à la fois une consommation de délais de 93,31% et des contraintes financières de plusieurs milliards de FCFA ; sans oublier la route Soa Esse – Awae, donc l’avancement physique à ce jour est de 21,78% pour des délais contractuels consommés de 88%. N’en parlons plus de la mythique route Douale – Bonépoupa – Yabassi ; qui est un véritable mouroir pour les populations du département du Nkam.

Les obligations des prestataires

Même si la responsabilité première des entreprises adjudicataires est de respecter scrupuleusement leurs cahiers de charges ; et d’exploiter en tant que de besoin leurs surfaces financières, afin de booster l’avancement des travaux sur le terrain, au moins à un taux de réalisation acceptable. Mais, avec l’introduction des vices de formes et de procédures dans le choix et l’attribution des marchés, quelques entreprise véreuses, sans compétences, ni surfaces financières, se retrouvent malheureusement en charge des prestations routières importantes, pour lesquelles elles ne peuvent satisfaire les attentes du Gouvernement. Conséquences de course, les chantiers sont à la traine ; les entreprises sont démobilisées ; et parfois même avec des décomptes payés à l’avance.

L’exemple qui vient de l’autoroute

Par contre, la situation de payement des décomptes de la phase 1, de l’autoroute Yaoundé – Douala, déclenchera automatiquement la mobilisation des financements par Exim bank China, ce qui permettra d’accélérer les travaux entre Pk40 et Pk60 ; et de tenir les délais de livraison. Vivement que cet exemple réel fasse tache d’huile sur l’ensemble des grands travaux de l’Etat, qui impactent directement sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Les contraintes sécuritaires actuelles dans quelques régions du pays, ne devraient nullement détourner le gouvernement camerounais de ses exigences régaliennes. La priorité ici devant être le développement des infrastructures ; notamment les routes. Car, ne dit-on jamais assez que, là où la route passe, le développement suit.

Les instruments de révolution

Afin d’inverser la tendance, et de contourner les obstacles administratifs, qui entravent considérablement la mise en œuvre des projets d’infrastructures, en agissant directement sur les coûts des travaux, le Ministère des Travaux Publics a misé sur la conception des instruments de pilotage de projets que sont, le Guide de l’ingénieur de suivi ; et le Guide de maturation des projets ; qui devront être transmis aux Gouverneurs de régions, ainsi qu’aux Exécutifs Municipaux, pour la prise en compte dans le montage de leurs Plans Communaux de développement.

En attendant les incidences directes de ces différentes réformes sur la réduction et la maîtrise des coûts des ouvrages routiers et autoroutiers, tous les espoirs sont désormais tournés vers l’avenir du paysage routier au Cameroun.

Source: Samuel Bondjock

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Manfred Essome
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