Prospective 2030: Aucune ville camerounaise émergente
Les projections sont disponibles depuis bientôt un an. C’est le Cabinet anglais, Oxford Economics qui a donné les prévisions de croissance économique dans les différentes villes Africaines en novembre 2013 dans une étude intitulée : «Continent remarquable : les opportunités futures dans les villes africaines». Dans le Top 15 des villes les plus riches d’Afrique, aucune ville camerounaise n’est citée comme référence. La seule catégorie où une ville camerounaise apparait est la croissance démographique. Sur ce plan, dans 15 ans, la ville de Douala, la principale place économique du Cameroun et de l’Afrique centrale occupera la 13ème place continentale avec 5 millions d’habitants.
En attendant, l’aspect de quartiers de la ville Douala indique le niveau de développement ou de sous-développement. Cette ville est constituée selon les analyses de l’universitaire Kengne Fodouop de taudis où sévissent les moustiques. Dans ce registre, poursuit M. Kengne Fodouop au cours de l’émission Actualité Hebdo sur la télévision à capitaux publics du Cameroun le 27 Juillet dernier, l’espace d’habitation de la capitale économique du Cameroun est constitué à 55% de taudis, avec des routes qui débouchent sur les toilettes ou des impasses. Et c’est naturellement dans ces quartiers malfamés que 60% de la population Douala trouvent un refuge.
Cette photographie n’est pas très éloignée de la situation dans la ville de Yaoundé, la capitale politique. Ici, indique M. Kengne Fodouop, géographe et écrivain, 55% des habitants de Yaoundé habitent dans des taudis. Même si l’espace d’habitation est en mutation grâce à l’action des opérateurs privés qui constituent 97% d’investisseurs dans le secteur immobilier, la ville de Yaoundé reste constituée à 45% de taudis.
Une urbanisation sur fond de sous-quartiers qui plombe la croissance économique de ces deux villes, les plus peuplées de la Communauté économique de monétaire de l’Afrique Centrale. Faisant aussi perdre au Cameroun sa suprématie dans cette sous-région où Libreville, la capitale du Gabon occupe le 14ème rang sur le classement des 15 villes les plus riches d’Afrique à l’horizon 2030.
A l’échelle continentale, c’est Johannesburg qui est pressentie pour occuper la première place d’ici 2030 avec une population de près de 10 millions d’habitants. Suivent respectivement Le Caire, Luanda, Lagos, Cape Town, Prétoria, Durban, Alexandrie, Dar Es Salam, Tunis, Alger, Casablanca, Khartoum, Libreville et Nairobi. Ce qui montre bien la suprématie des villes sud-africaines. Puisque quatre villes de ce pays qui a accueilli la première coupe du monde de football organisée sur le continent africain en 2010, sont classées comme niches de croissance en Afrique.
Prospérité et insécurité
C’est donc à juste titre que le rapport 2013 du Cabinet Oxford Economics souligne que l’ensemble de ces villes africaines constitue «le prochain grand marché de consommation de masse dans le monde». D’après ce rapport, le développement des villes semble lié avec l’évolution de la population. C’est ainsi qu’une ville comme Lagos par exemple qui occupe la 4ème place de ce classement verra sa population doubler en atteignant 25 millions d’habitants en 2030.
En matière d’amélioration du pouvoir d’achat des populations, il faut dire que ce sont les ménages de l’Afrique centrale qui seront mieux lotis dans 15 ans. Au premier rang, figurent les habitants de la ville de Libreville au Gabon. Cette ville est suivie de Gaborone. Malabo connue comme l’Eldorado de l’Afrique centrale confirmera aussi sa position en termes d’amélioration des conditions de vie des populations. Dans cette catégorie, l’on compte sur la qualité de services offerts par cinq villes sud-africaines, à commencer par Johannesburg. En Afrique du Nord, la ville de Constantine occupe le 12ème rang en termes d’amélioration des conditions de vie des populations.
Dans cette montée en puissance de certaines villes africaines, d’autres s’illustrent par des conditions de vies précaires emprunts d’un risque de plus en plus grandissant. Cette face noire du continent africain est relevée dans un autre rapport produit par l’Economist Intelligence Unit (EIU). Selon ce dernier, sur une appréciation des villes du monde à partir des critères liés à la qualité des services de santé, des programmes culturels, de la stabilité globale de la ville, des infrastructures urbaines, ou encore de l’accès à l’éducation, certaines villes du continent sont les mauvais élèves.
Dans ce registre, le rapport cite « la pénurie d’hôpitaux » dans la ville de Douala, l’une des villes les plus riches de l’espace sous régional de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Dans ce quinté, suivent Tripoli, depuis la crise politique de 2011, Alger, Hararé qui est présenté comme « une honte » pour le continent. Un triste visage conforté par la situation de la ville de Lagos, un « monstre » selon l’EIU. Pour cette institution, la plus grande mégalopole qui comptera 25 millions habitants dans 15 ans, est la « pire ville africaine » et la 4ème « pire métropole » au monde.
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