Electrification rurale : 90% du monde rural dans le noir au Cameroun
Des mécanismes de sortie de cette situation préjudiciable au développement local ont été explorés du 10 au 13 mars 2015 dans la capitale politique du Cameroun. Une initiative de l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité, un organe mis en place par l’Etat en décembre 1998. Ceci dans le cadre del’initiative de promotion des investissements privés dans le sous-secteur de l’électrification rurale camerounais soutenue par l’Union Européenne.
Un véritable paradoxe dans lequel se trouvent les communautés locales camerounaises. A peine 10% d’entre elles, ont accès à l’électricité. Et pourtant, selon les estimations, le Cameroun détient le deuxième potentiel hydroélectrique en Afrique. Il est évalué à 19,7 Gigawatts, soit 115 TWh de productivité moyenne. Le pays dispose aussi d’un important potentiel de production d’électricité à partir d’autres ressources renouvelables en tête desquelles figurent la biomasse et le solaire. Pour renverser la tendance dans les années à venir, l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (ARSEL) a obtenu de l’Union Européenne, une subvention pour le projet dénommé InvestElec, avec pour objectif la promotion des investissements privés dans le secteur électrique camerounais. D’une durée de 36 mois, ses objectifs spécifiques entendent renforcer les capacités de PME en vue d’investissements dans les énergies renouvelables et l’électrification rurale.
Pour cela, les organisateurs de ce forum qui s’est tenu pendant trois jours à Yaoundé ontpermis la nouaison de partenariat entre les acteurs privés et publics impliqués dans le secteur.
Les principaux partenaires de cette initiative sont le Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale, le Programme National de Développement Participatif, l’Agence d’Electrification Rurale et les mairies du Cameroun. Les investigations de sites potentiels de petite production d’électricité à partir de l’hydro et de la biomasse, bien que non exhaustives et à but essentiellement pédagogique et de démonstration, ont été réalisées sur l’ensemble du territoire du Cameroun. Les présentations des responsables de la mise en oeuvre du projet ont été faites à partir du potentiel correspondant aux zones agro écologiques du Cameroun. Ce potentiel cumulé est de 247 MW pour la production hydro et 37 MW pour la biomasse.
La mise en oeuvre du projet est assurée par le cabinet Etudes Engineering Développement (EED). Cette structure créée en 2005 dispose d’une expérience en matière d’offre de services aux collectivités territoriales décentralisées. C’est EED qui a élaboré le Plan directeur d’électrification rurale dans la zone Rumpi région du Sud-Ouest, entre 2002-2007. Ce cabinet a aussi élaboré le plan directeur de même nature dans la Zone du Moungo-Nkam entre 2007-2008. Un an après, il a effectué des études des schémas d’interconnexion Cameroun-Tchad dans la région du grand Nord. D’autres projets ont permis l’élaboration de six Avant Projets Sommaires en matière d’électrification rurale dans six communes camerounaises. C’est le cas du projet de développement de l’électrification rurale dans le département des Hauts-Plateaux. La situation dans les communes de Baham, Bamendjou, Bangou et Batié, montre que le service public de l’électricité est de très faible densité avec un impact limité sur le développement local et d’une qualité médiocre.
Ce projet vise donc à terme, par une initiative d’intercommunalité, de densifier le service électrique dans le département. Il sera aussi question de créer de nouveaux emplois à revenus locaux par la promotion des usages productifs de l’électricité. Ce projet bénéficie du soutien financier de l’Union Européenne, du FEICOM et de la commune française de Saint-Germain-Au-Mont d’Or. Une initiative salutaire pour les près de 150 000 habitants de ce département qui est officiellement électrifié depuis 2001, mais dont l’accès à l’électricité est très faible. Environ seulement 10% des ménages y ont accès en permanence. L’éclairage public y est rare, voire inexistant par ce que selon les études de EED, les communes de ce département accorde moins de 1% de leur budget à ce service.
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