Accès des femmes à la terre : La réponse du FIDA

Accès des femmes à la terre : La réponse du FIDA

Au cours du troisième Café Genre, organisé au Cameroun le 28 mai 2014 par Onu Femmes, le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a invité les participants à découvrir les expériences d’ailleurs dans une présentation intitulée « Genre et autonomisation des femmes rurales : la réponse du FIDA ». Sur des axes précis, les responsables du FIDA ont présenté les mécanismes permettant de lever les obstacles à l’autonomisation des femmes rurales de plusieurs autres pays africains.

Ainsi, sur la question de l’accès de femmes rurales à la terre, l’on a noté un partage d’expériences venues du Burkina Faso et du Sénégal. Dans le premier cas, le Projet de développement rural durable s’est fortement inspiré de la formule réussie en Mauritanie, pour faciliter l’accès des femmes au foncier dans des « zones auparavant réfractaires à de telles pratiques ».  Aujourd’hui, cette action a permis aux femmes du Burkina d’occuper 43% des parcelles dans les bas-fonds rizicoles aménagés et 64% dans les périmètres maraichers. Ce qui dépasse de loin le quota genre de 30% encouragé au Burkina Faso.

Egalité d’accès au foncier

Passée cette étape d’acquisition physique, le Projet de développement rural durable a poursuivi son action par la mise en œuvre d’un dispositif de sécurisation foncière durant cinq ans. Notamment grâce à une concertation entre les propriétaires terriens et les institutions administratives locales ; une campagne de sensibilisation et de plaidoyer pour un cadre plus favorable à l’accès aux terres aménagées par les plus pauvres dont les femmes et enfin par des méthodes d’accompagnement et la formation des paysannes et paysans et de leurs organisations. A l’issue de cette seconde étape de sécurisation, les premiers résultats faisaient état de ce que 60% des femmes étaient bénéficiaires et attributaires de périmètres maraichers.

Au Sénégal, le Projet d’appui à la filière agricole, démontre preuve à l’appui, selon le FIDA, que les disparités dans la production agricole et les rendements se réduisent lorsque l’accès à la terre et l’emploi de facteurs de production sont garantis à tous, particulièrement aux couches les plus vulnérables telles que les femmes. Ce projet a permis, selon les responsables du FIDA d’améliorer la distribution des terres dans les zones aménagées. La pratique obéit aujourd’hui dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest à une répartition de manière égale par producteur et par productrice. Alors qu’auparavant, les femmes « n’avaient droit qu’à la moitié de la part qui revenait aux hommes ».

Des semences améliorées

Cette égalité d’accès des femmes rurales à la terre a eu un effet considérable sur les rendements. Car à côté de l’accès à la terre, le Projet d’appui à la filière agricole a permis la distribution des semences certifiées, des fertilisants et la mise à la disposition des agricultrices d’un outillage agricole fonctionnel. A terme, la production est passée contrairement aux années précédentes de 653kg/ha à 1267kg/ha pour le mil, soit une augmentation de 94%. Cette croissance a atteint 100% dans la production du sésame passant de 300kg à 600kg à l’hectare.

Toujours pour l’amélioration de condition économique des femmes rurales, le Projet de développement rural – Sud au Congo a changé le visage des femmes cultivatrices de manioc dans le district de Kayes. Regroupées dans l’association « Femmes actives », l’appui du projet a permis aux femmes d’améliorer leur rendement agricole. A titre illustratif, selon les membres, un hectare de manioc rapporte aujourd’hui 10 à 15 tonnes de racines fraiches alors qu’avant, sur les mêmes espaces, la production ne dépassait pas les 8 tonnes. Après la transformation en foufou, cossettes de manioc, l’association obtient 800 sacs.

Autonomisation et leadership

Vendu à moyenne à 30 000 F CFA sur les marchés de Pointe noire, la recette de la campagne est évaluée à environ 24 millions de F CFA. Au terme des répartitions des coûts des charges, les bénéfices de la campagne sont reversés dans un compte ouvert dans une micro finance mise en place par le Projet. A titre individuel, cette forme d’organisation offre une autonomisation à la femme rurale. Pour preuve, Mme Marcelline, 52 ans, mère de 8 enfants, présidente de ce regroupement de femmes affirme qu’elle a pu acquérir 2 terrains dont un à Pointe noire où elle a construit une maison habitée par ses grands enfants. Et de poursuivre qu’elle paie leurs études dans les écoles supérieures privées avec les revenus tirés du manioc.

A ces exemples, le FIDA relève aussi des formules d’amélioration des conditions de vie des femmes rurales dans certains pays par des dispositions compétitives dans certains domaines. Notamment, les facilités de l’accès des femmes rurales au crédit par des services financiers de proximité adaptés au Sierra Leone. Ou encore des projets de promotion du leadership des femmes dans les organisations paysannes et les institutions rurales. Dans ce dernier volet, le FIDA relève qu’au Benin, les femmes rurales font de plus en plus entendre leurs voix dans les organisations paysannes mixtes.

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Auteur

Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

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