Orientation : Dans l’attente de la Charte africaine de la décentralisation
Depuis le Sommet Africités tenu à Windhoek en Namibie en mai 2000, les collectivités territoriales du continent avaient posé les prémisses d’une structuration du mouvement africain des autorités locales et du dialogue continental et panafricain sur la décentralisation et le développement local au niveau des gouvernements centraux. 14 ans après, l’Afrique ne dispose pas encore d’un cadre harmonisé en matière de gouvernance locale et d’intervention dans la définition d’un projet d’intégration continental à partir du local.
Les acteurs de la décentralisation et du développement local continuent à attendre l’adoption de la Charte africaine de la décentralisation, de la gouvernance locale et le développement local. Mais aussi la création d’un Haut Conseil des Autorités locales au sein de l’Union Africaine. Concernant l’adoption de la Charte africaine de la décentralisation, une réunion inaugurale du bureau exécutif de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (CADDEL) avait eu lieu à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun le 10 mai 2012.
Cette rencontre qui réunissait l’ensemble des ministres africains en charge de la décentralisation avait été précédée le 9 mai 2012 par les travaux d’une quarantaine d’experts en vue de l’élaboration d’une charte africaine de la décentralisation et de la gouvernance locale. La finalité de cette charte est de fournir aux Etats africains et aux collectivités territoriales du continent, un cadre légal panafricain de mise en œuvre et de suivi du processus de décentralisation et de gouvernance locale.
Cinq ans d’attente
Une préoccupation qui remonte à 2009. A cette date, la Commission de l’Union Africaine avait organisé à Yaoundé, une consultation sur la question. Au terme des échanges, une dizaine de thématique avait été retenue. L’esprit de ces travaux visait, selon Julia Dolly Joiner, Commissaire des Affaires politiques de la commission de l’Union Africaine ayant ouvert les travaux, à produire des standards et des normes après évaluations des expériences de divers pays du continent. Avec pour finalité, la production d’un document qui consacre une limitation du pouvoir central des Etats au profit des collectivités territoriales. Offrant ainsi selon Jean-Pierre Elong Mbassi, l’un des experts ayant participé aux travaux, une occasion pour l’Afrique de bâtir son indépendance par une autonomie des populations locales en matière d’élaboration des politiques de développement.
C’est pourquoi pour faire entendre leur voix, l’idée de création d’un Haut Conseil des Autorités locales au sein de l’Union Africaine constitue un maillon indispensable de la chaine de mise en place de la décentralisation au niveau continental. Cette volonté d’inscrire les thématiques de la décentralisation et de la gouvernance locale dans l’agenda de l’Union Africaine, est d’ailleurs soutenue depuis près de 15 ans par la création d’associations nationales des collectivités territoriales dans tous les pays. En même temps, plus de 30 pays ont inscrit l’option politique de la décentralisation dans leur constitution afin d’orienter le développement local.
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