L’ONU, 75 ans après: L’habitat, quel type de logement pour nous en 2040?
Instituée le 24 Octobre 1945 à San Francisco aux Etats-Unis à la suite de la 2ème guerre mondiale, les Nations Unies sont à ce jour la matrice incontournable en matière de relations internationales. Entre conflits, enjeux sociaux, économiques, les mutations intervenues dans les divers pays ont fait naitre profondément une problématique essentielle : L’Habitat. Cette question présente aussi bien au Cameroun que partout ailleurs dans le monde, est de nos jours, connectée à un facteur déterminant : l’environnement.
Le 5 Octobre 2020, Douala, cité économique du Cameroun, a été l’espace d’une semaine la capitale mondiale de l’Habitat. Si la question en elle-même, ou sa célébration est plus jeune que l’ONU, il n’en demeure pas moins que l’Habitat est au cœur de l’Objectif de Développement durable numéro 11. Le Cameroun qui est à 25 millions d’habitants environ en 2020, verra sa population tripler d’ici à 2050 en zone urbaine, même dessin que dans de nombreux pays.
2 personnes sur 3 dans les villes, cela signifie qu’environ 2,5 milliards de personnes pourraient être ajoutées aux zones urbaines d’ici le milieu du siècle, en raison des changements démographiques et de la croissance démographique globale, a précisé le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU. Cette urbanisation devrait se concentrer fortement dans quelques pays seulement. Des réfugiés aux citoyens ordinaires, cette équation de l’habitat décent, reste toujours d’actualité.
Ensemble, l’Inde, la Chine et le Nigéria représenteront 35% de la croissance prévue de la population urbaine mondiale entre 2018 et 2050, selon les prévisions de l’ONU-Habitat. On prévoit que l’Inde aura ajouté 416 millions de citadins, la Chine 255 millions et le Nigéria 189 millions.
Migrer vers un logement écolo-responsable
C’est désormais une certitude : l’ampleur de la crise écologique va nous obliger à revoir notre façon de nous déplacer et de manger. Mais pas seulement. Notre habitat, lui aussi, va devoir évoluer. Quelques chiffres donnent la mesure des transformations à réaliser : les bâtiments sont aujourd’hui au Cameroun ou en France responsables de presque la moitié des consommations d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre. L’habitat résidentiel, à lui seul, consomme 31 % de notre énergie et émet 10 % de nos gaz à effet de serre.
Les défis d’avenir à surmonter sont nombreux : il va falloir, demain, loger de plus en de monde, surtout dans les villes, tout en utilisant de moins en moins de ressources, mais aussi adapter nos logements aux changements climatiques, les rendre à la fois plus sobres et plus confortables, et enfin concilier cette exigence de sobriété avec la demande de sur-mesure qui émane de la société.
Pour économiser l’énergie et émettre moins de gaz à effet de serre, ce sont d’abord les matériaux que nous utilisons qu’il va falloir changer. Parmi les priorités : réduire l’usage du béton, responsable de près de 7 % des émissions de CO2 dans le monde et qui pose aussi des problèmes de prélèvements excessifs de sable et d’eau.
Privilégier le Bois et l’habitat dit « évolutif »
L’habitat du futur sera écologique, mais aussi modulable. Pour répondre au bouleversement des structures familiales, au vieillissement de la population et à la transformation des trajectoires de vie, de moins en moins linéaires, nombre de spécialistes appellent au développement de logements « évolutifs ». Autrement dit, des logements dont le nombre de pièces pourra être augmenté ou réduit facilement, via des systèmes de cloisons amovibles.
Que le Cameroun souscrire au logement économique et décent
En 2014, le site d’actualité camerounais Investir Au Cameroun, publiais un article qui donne un aperçu sur l’état des lieux. Evidemment, le site du Ministère de l’habitat et du développement urbain ne donne pas ces détails important. Pour une population estimée à peu près à 22 millions d’habitants en 2017, le déficit de logements sociaux est estimé à presque 1,3 million d’unités. C’est un déficit, dit le journal, officiellement connu et rendu public. Mais, la question qui reste fondamentale est celle de savoir quel est le nombre d’unités déjà disponible et celles à venir.
Cependant, ce qu’il faut savoir, c’est que, selon le même site d’information, depuis sa création du Crédit foncier du Cameroun (CFC) en 1977, celle qu’on appelle la banque de l’habitat au Cameroun a octroyé des crédits d’un montant total de 261 milliards de francs Cfa, Cela fait donc un bilan total de 69.500 logements et de 15.700 parcelles d’aménagements viables et constructibles.
Au vue de ces chiffres qui restent encore à actualiser, il est donc convenu que le Cameroun présente un très grand déficit en matière de logements sociaux et décents. L’urgence de souscrire aux exigences de l’ONU-Habitat créée en 1978 demeure amplement d’actualité.
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