Cabral Libii : « Le conseil constitutionnel peut faire avancer la décentralisation »

Cabral Libii : « Le conseil constitutionnel peut faire avancer la décentralisation »

Désormais homme politique et candidat à la présidentielle, l’universitaire de 39 ans revient sur les incidences de la mise sur pieds de l’institution.

Quelles peuvent être les conséquences au niveau local avec la création de cette instance qu’est le conseil constitutionnel ?

Les incidences au niveau local, il faut les chercher véritablement dans la décentralisation. Parce que au niveau de règlement des conflits d’attributions, car comme je le disais, l’une des missions du conseil constitutionnel c’est le conflit d’attributions entre les régions, entre l’Etat et les régions, entre les administrations. Les questions de transferts de compétences, de chevauchement, peuvent trouver à cet avènement du conseil constitutionnel, un espace de règlement de contentieux, de liquidation de contentieux, et peut faire avancer la décentralisation. Pour le reste, les questions de conformité des lois et des accords, parce qu’il faut connaitre les saisines, car il faut bien maitriser les saisines ; Celle-ci peut être faite par tout militant, toute personne concernée sur la question électorale. Pour toutes les autres questions, il faut savoir que c’est le président du Sénat, de l’assemblée nationale, les 2/3 du parlement ou le président lui-même.

Dans un contexte comme le nôtre,  quand des institutions comme ça arrivent, si les profils de ses membres étaient sérieux et crédibles, on pouvait y fonder de grands espoirs. Mais maintenant qu’on prend les mêmes on recommence. Ce que le président Biya envoie comme message c’est qu’il est toujours là, mais comme les gens prophétisent sa fin je ne sais pas ce que ça donnera, ou peut-être ça s’arrête ce soir, ou demain matin, ou dans dix ans, j’en sais rien. C’est Dieu qui décide de la vie et de la mort des gens mais ll nous envoie le signal qu’il est toujours là, qu’il tient les reines,  et le système est droit dans ses bottes, mais du moins l’image qu’il veut envoyer, or nous savons tous qu’en arrière-plan il n’en est rien. On est un peu dans la gouvernance épouvantail ou de temps en temps on fait de choses, pour moi Je pense qu’on est plus proche de la fin qu’autre chose, de toues façons je ne vois pas d’autres issues.

Villes et Communes : Quelle lecture faites-vous de la convocation du corps électoral des sénatoriales, lorsqu’on sait qu’une sévère crise politique frappe le pays depuis plus d’un an ?

Il s’agit des 10.300 et quelques conseillers municipaux. Il se posait déjà un problème de légalité, il fallait tenir dans les délais de convocation de ce corps électoral pour que les sénateurs actuels, ne se retrouvent pas en situation d’illégalité, donc le président avait deux options : qu’il convoque le corps électoral pour qu’il ait élection des sénateurs, soit de proroger leurs mandats. Bon ! Il a fait le choix de la première option. Mais d’avantage les sénatoriales posent un problème de celui de la légitimité des conseillers municipaux, les calendriers étant comme ils sont, ces conseillers sont bien en droit d’élire les sénateurs. Le président l’a fait en 2013, le refait en 2018, bref il reste fidèle à lui-même.

Les sénatoriales alors qu’il y’a une crise politique, je le dis il y’avait un problème de légalité, mais il aurait pu en prorogent les mandats des sénateurs donner un peu plus de temps pour que la crise anglophone soit d’abord réglée. Mais je ne crois pas que le système Biya veuille que la crise soit réglée avant les élections. Je crois que beaucoup de ceux qui font partie de son entourage et qui sont issus de ces zones-là, savent très bien que même si il y’a élection là-bas dans l’accalmie leur désaveu sera consacré, autant soit faire dans l’espièglerie politique il serait souhaitable qu’il n’y ‘ait pas élections là-bas comme car ils n’auront jamais la concrétisation de leur désaveu,  et surferont sur l’idée que si il y’avait eu élection peut être qu’ils auraient été confortés. Mo je crois que, c’est l’option du pouvoir…appelez erreur politique mais tout est prémédité, et tout ce qui laisse transparaitre les erreurs n’en sont véritablement pas… Mais il s’agit d’un calcul non moins d’affront pour assurer la perpétuité au pouvoir en fait.

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Manfred Essome
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