Covid-19 : L’Afrique pourrait perdre jusqu’à 39 milliards de dollars US
Dans son rapport en date du 9 avril 2020 à propos des perspectives économiques du continent, la Banque Mondiale a mis en lumière les conséquences de la pandémie.
En raison du Covid-19, les pertes de production des pays d’Afrique subsaharienne risquent de se chiffrer entre 37 et 79 milliards de dollars en 2020. Avec la contraction attendue de la production agricole, estimée entre 2,6 et 7 %, la sécurité alimentaire du continent pourrait se retrouver très fragilisée.
En effet, le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont appelé à un « gel de la dette » une initiative qui pourrait, selon le rapport, constituer un volet important de la réponse mondiale pour atténuer l’impact du coronavirus sur les populations pauvres d’Afrique. L’institution bancaire mondiale est allée plus loin dans ses conclusions, et affirme que La pandémie plonge l’Afrique subsaharienne dans sa première récession depuis 25 ans, avec des prévisions qui tablent sur un recul de la croissance à -5,1% en 2020, contre 2,4 % en 2019, selon la dernière édition d’Africa’s Pulse, le rapport semestriel de la Banque mondiale consacré à la conjoncture économique africaine.
Par ailleurs, en 2018, les pays d’Afrique subsaharienne ont remboursé 35,8 milliards de dollars au titre du service de la dette (2,1 % du PIB régional), dont 9,4 milliards à des créanciers bilatéraux publics (environ 0,7 % du PIB régional) nous renseignent la Banque Mondiale. Pour une région qui devra probablement mobiliser jusqu’à 100 milliards de dollars (dont une exonération des intérêts de la dette estimée à 44 milliards de dollars en 2020), les auteurs du rapport soulignent l’intérêt d’un tel moratoire, qui permettra d’injecter immédiatement des liquidités, et d’améliorer la marge de manœuvre budgétaire des gouvernements africains.
La source des pertes économiques
Ces effets sont la résultante d’une combinaison de facteurs, parmi lesquels la désorganisation des échanges et des chaînes de valeur, qui pénalise les exportateurs de produits de base et les pays fortement intégrés dans les filières mondiales, et la réduction des flux financiers étrangers, avec une baisse des investissements directs étrangers, de l’aide extérieure, des transferts de fonds des migrants et des recettes touristiques mais aussi la fuite des capitaux. Ces perturbations sont également liées aux mesures de confinement imposées par les gouvernements et à la réaction de la population.
En outre, certaines contingences propres au continent noir en particulier, à l’image d’un accès limité à l’eau et à l’assainissement, la surpopulation urbaine, la faiblesse des systèmes de santé et l’importance de l’économie informelle (89% des emplois) qui accentuent encore les risques sanitaires. Pénalisées par l’érosion de leurs recettes, à laquelle viennent s’ajouter un endettement de moins en moins viable et l’alourdissement du coût des emprunts extérieurs, les autorités régionales manquent par ailleurs de leviers d’action.
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