Changements climatiques : quelques villes citées en exemple

Changements climatiques : quelques villes citées en exemple

Des villes sénégalaises ont, avec l’appui de l’Etat et des partenaires au développement, tenté d’apporter des réponses à certaines questions liées aux effets des changements climatiques.

L’une de ces villes est Saint-Louis. Cette ville amphibie, confrontée à de sérieux problèmes d’aménagement, a été amenée à envisager son développement à la lumière du changement climatique, en organisant une réflexion approfondie sur le thème des changements climatiques en 2010, puis en initiant un programme de relogement des victimes de l’érosion côtière et des inondations des quartiers de Guet-Ndar et Diaminar.

En 2012, à la faveur du Vie Sommet Africités qu’elle a abrité, la ville de Dakar s’est engagée à renforcer son image dans le domaine de l’innovation et à mettre en place une Direction de la Planification et du Développement Durable. Elle a ensuite développé une stratégie dite de développement urbain du Grand Dakar (horizon 2025) et profité des retombées de l’étude sur le Plan Climat Territorial Intégré (PCTI) de la région qui date de 2013. Un plan dont l’exploitation du contenu a permis à l’exécutif municipal de doter la commune d’un pacte pour le bien-vivre intitulé « Dakar, la ville résiliente » qui lui a valu d’être sélectionnée comme candidate au programme « 100 villes résilientes » financé par la fondation Rockefeller.

Les villes du littoral sont confrontées à plusieurs défis environnementaux et socio-économiques qui ont poussé les pouvoirs publics tant au niveau central que local à élaborer des projets spécifiques : la construction d’ouvrages de protection à Rufisque, Saly, Joal-Fadiouth et Dakar ; le relogement des populations à Bargny, Saint-Louis et Palmarin ; la gestion concertées pour une pêche durable par l’établissement de plans d’aménagement de pêcheries, l’évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation à Kayar, dans la presqu’île du Cap-Vert, sur la Petite Côte, le Saloum et la Casamance. Un projet d’Intégration de l’Adaptation au Changement climatique pour un Développement durable du Sénégal a été mis en place tandis qu’un plan de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) a été élaboré. La stratégie nationale de la GIZC a abouti à quatre plans de gestion des villes de Saint-Louis, Dakar, Mbour et Diogué.

Des villes comme Dakar, Joal, Fatick, Thiès et Kaolack ont initié des actions de développement d’une politique énergétique durable en matière d’éclairage public. A Saint-Louis, Podor, Mbour, Guédé-Chantier, sont mises en œuvre des opérations de végétalisation d’espaces publics et d’artères, de création de centres de ressources génétiques, de pépinières scolaires, d’introduction de fours et séchoirs solaires dans la transformation et la valorisation des produits locaux.

En matière de gestion des déchets, Saint-Louis valorise les résidus des abattoirs de la ville, mais produit également du compost et du biogaz. A Ziguinchor et Louga, des efforts d’atténuation et d’adaptation sont faits dans la gestion des déchets ménagers, avec la collecte et le tri des déchets, l’éradication des dépôts sauvages et un projet de création de centres de traitement desdits déchets. D’ailleurs, en la matière, le gouvernement a initié un Programme National de Gestion des Déchets financé par l’Etat et la Banque Islamique de Développement. Avec un montant de 17 milliards, il cible pour la phase 2013-2017 les villes de Touba Mosquée, Tivouane et Kaolack pour les Points de Regroupements Normalisés, et de Latmingué pour le Centre Intégré de Valorisation des Déchets. Utilisation de méthane comme combustible, création d’emplois pour les femmes et les jeunes, production d’énergie et de fertilisants et amendements organiques pour l’agriculture sont, entre autres, au cœur de cette démarche visant à transformer la contrainte Ordures en opportunité.

En outre, Dakar s’investit dans un programme de micro-jardins pour contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la ville, tout comme elle est très impliquée dans des initiatives d’amélioration de la mobilité urbaine et de gestion de la pollution atmosphérique.

Précedent Farid Yaïci; professeur d'économie (Algérie)
Suivant Hôpitaux : Le CHU vacciné contre les règles d’hygiène

Auteur

Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

Voir tous les articles de cet auteur →

Vous pourriez aussi aimer

Actu Afrique

Côte d’Ivoire – Mobilité urbaine: 90 millions d’euros pour moderniser Abidjan

L’Agence française de développement (Afd) prête €90 millions au gouvernement ivoirien, nous renseigne l’Agence Ecofin. Plusieurs chantiers sont à l’ordre du jour parmi lesquels la mise à niveau de la Société

Actu Afrique

Côte-d’Ivoire : les premières sénatoriales se tiennent en mars

Les premières élections sénatoriales de Côte d’Ivoire sont officiellement fixées au 24 mars prochain en vue de l’instauration du Sénat créé par la nouvelle constitution de 2016. Sur proposition de

Actu Afrique

Algérie-Développement Rural: L’UE lance un appel à manifestation d’intérêt

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Promotion d’un développement rural inclusif dans les communes de la wilaya de Khenchla, un appel à manifestation d’intérêt a été

0 Commentaire

Aucun commentaire pour l'instant!

Soyez le premier à commenter cet article!

Laisser un commentaire