Atelier des médias africains 2019: Les journalistes formés à la transparence fiscale

Atelier des médias africains 2019: Les journalistes formés à la transparence fiscale

Le réseau africain pour la justice fiscale (TNJA) organise du 11 au 12 avril 2019 à Yaoundé, un cursus formatif et d’échanges à l’attention des professionnels de l’information.

Après le mot de bienvenue d’Alvin Mosioma et les propos introductifs de Farah Nguegan, Responsable pôle communication du Réseau Africain TNJA, un round-up des activités des anciens participants autour du projet d’investigation « West Africa Leaks », a été dressé pour l’exercice 2018. C’est une vaste enquête destinée à examiner et explorer les informations contenues dans des dizaines de millions de fichiers fuitées lors des récents scandales d’évasion fiscale : Offshore Leaks, Swiss Leaks, Panama Papers et Paradise Papers. La cible : les pays d’Afrique de l’Ouest. A la manette : le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) et 13 journalistes originaires de 11 pays de la région. Résultat : des millions de dollars des nations d’Afrique de l’Ouest sont détournés via des paradis fiscaux offshore. Les grandes lignes des ressources ainsi que l’aile Cameroun AMV ausculté.

Plusieurs participants se sont livrés à la restitution du traitement des données en matière de flux illicites en Afrique à l’image d’Idriss Linge, journaliste financier de l’agence ECOFIN, qui mettra en lumière les comportements financiers des acteurs pétroliers. Si l’Afrique affiche actuellement le second taux de croissance le plus élevé de la planète, elle pourrait cependant réaliser une meilleure performance si elle n’était pas aussi exposée et vulnérable aux flux financiers illicites (FFI). En effet, les études menées dans le cadre de l’élaboration du rapport de l’OCDE en février 2018, montrent que les flux financiers illicites en provenance d’Afrique pourraient atteindre les 80 milliards de dollars par an, soit plus que le volume d’aide au développement accordé au continent.

La projection d’une vidéo sur le scandale Gleen Core en Zambie fera partie du pallier. Tout comme la diffusion d’œuvres musicales rap, inclues dans une campagne globale dénommée « Arrêter l’hémorragie »

Au domaine minier, les modérateurs Robert Ssuuna et Moussa Aksar se sont appesantis sur des cas de figure qui comportent, le manque de transparence, les mauvais comportements des administrateurs et technocrates avec des conflits financiers, la corruption, les subventions illégales du gouvernement, la crédibilité des entreprises pétrolières, le financement illégal des partis politiques pour faire des trafics financiers énormes.

En termes de recommandations, les instruments juridiques doivent être analysés dans la perspective de leur respect. Lorsque les manquements sont là, les journalistes doivent prendre leurs responsabilités en termes de surfacturation, respect des procédures, etc. pour consolider les acquis, s’étendre pourquoi pas sur les capacités des technocrates africains. Entre paradis fiscaux, pollution environnementale, listing OCDE, et autres doivent être les opportunités des médias en termes d’investigations pour soumission au public et des décideurs africains qui ont la charge de surveillance des mouvements financiers.

La quantification de la corruption via les ONG tels Transparency International, l’identification des paradis fiscaux avec cas de l’Ile Maurice (avantages incitatifs), les activités criminelles, les FFA, l’évasion fiscale en Afrique font partie des thématiques liées aux limites des politiques publiques continentales.

Les restitutions en phase de travaux de groupes, ont permis aux participants de relever des manquements au niveau du vide juridique notamment en Zambie, des insuffisances dans la mobilisation des fonds des entreprises, non paiement des impots et taxes entre autres.

Le secteur minier pris en exemple, comporte trois compartiments : l’exploration (première phase), l’extraction ou activités commerciales, enfin de la valeur ajoutée. La question des flux financiers illicites (FFI) dans le secteur minier est aujourd’hui l’une des principales problématiques en matière de développement en Afrique. Elle se caractérise par l’exploitation et le détournement des revenus issus des industries extractives par les compagnies multinationales et leurs complices au niveau de l’administration, ce qui cause un manque à gagner énorme aussi bien pour les recettes d’Etat que pour les populations, sensées bénéficier de ces activités.

Par ailleurs, il est fortement conseillé aux journalistes de s’intéresser aux principes d’approvisionnement de ces entreprises extractives, le circuit local, les mouvements des capitaux, et la propriété réelle car l’on sait que dans plusieurs cas, des sociétés dites « écrans » peuvent y naitre. Selon un rapport de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique de 2014, le blanchiment d’argent, le trafic de drogues, le racket, la contrefaçon, la contrebande et le financement du terrorisme représentent environ 35 % des flux financiers illicites au niveau mondial. Le blanchiment d’argent était estimé à environ 1 600 milliards de dollars, le trafic illicite de drogues à 320 milliards et le marché de la contrefaçon à 250 milliards.

 

 

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Manfred Essome
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