Incendies en Amazonie : Voici ce que vous devez savoir des conséquences climatiques!

Incendies en Amazonie : Voici ce que vous devez savoir des conséquences climatiques!

L’Amazonie brûle comme jamais, tout particulièrement au Brésil, qui concentre la majeure partie de ce territoire. Cette catastrophe suscite l’émoi dans le monde entier, tandis que d’autres pays comme la Bolivie et le Pérou sont concernés. Les effets sur l’Homme et sur notre environnement sont sans précédent !

L’émotion est à son comble sur les réseaux sociaux, où des hashtags #PrayforTheAmazon ou #ActforTheAmazon font le buzz depuis plusieurs jours dans le monde entier. Au Brésil, qui concentre 60 % du territoire amazonien, la forêt brûle depuis trois semaines à un niveau record.

Selon des chiffres collectés par El País Brasil et issus de l’Institut de recherches spatiales [et du climat] du Brésil (INPE), le pays enregistre une augmentation de 83 % des incendies dans son bassin amazonien depuis janvier 2019 par rapport à la même période en 2018, avec quelque 72 843 feux à la date du 19 août, dont la moitié se produit dans la forêt humide. Ce nombre impressionnant “constitue un pic jamais observé depuis sept ans”.   

D’autres pays du bassin amazonien, ainsi que la région française de la Guyane, sont également très touchés par des incendies. En Bolivie, quelques 500 000 hectares sont, ces dernières semaines, partis en fumée dans la région de Santa Cruz, qui fait partie du biome amazonien. Le Pérou est en alerte, inquiet de voir se propager les flammes dans sa zone amazonienne frontalière avec le Brésil. En Équateur, des manifestations ont éclaté pour faire pression sur le gouvernement brésilien afin qu’il prenne de sérieuses mesures, et le pays a missionné des experts et des brigades de pompiers dans l’État brésilien de l’Amazonas.

Des causes de l’incendie : feux pas spontanés 

La probabilité de départs naturels de feu dans la forêt amazonienne est en principe faible, contrairement à ce qui peut arriver en Europe l’été, expliquent des experts au site BBC Mundo. L’humidité captée par la canopée de la forêt se propage intensément et imprègne le sol, permettant même à certaines régions de forêt dense de générer leur propre régime de pluies sans aucune influence météorologique. La politique environnementale du président Jair Bolsonaro est pointée du doigt.

Ciel obscurci à Sao Paulo

Lundi 19 août, les incendies ont même provoqué une éclipse en pleine journée à Sao Paulo, la plus grande ville du Brésil. Durant plus d’une heure, le ciel a été obscurci par la fumée de l’incendie qui sévissait dans les États d’Amazonas et de Rondonia, situés à plus de 2 700 kilomètres de là. Les dégagements de fumée étaient tellement impressionnants qu’ils étaient visibles depuis l’espace, a révélé une agence américaine.

La déforestation mise en cause

Les feux en Amazonie sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des aires forestières en zones de culture et d’élevage ou pour nettoyer des zones déjà déforestées, généralement pendant la saison sèche qui s’achève dans deux mois.

Selon l’INPE, la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018. Des chiffres que le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, féroce critique des politiques de protection de l’environnement, s’est empressé de démentir. Dans la foulée, il avait limogé Ricardo Galvao, président de l’INPE, l’accusant de mentir et de nuire à l’image du Brésil.

Bolsonaro sous le feu des critiques

Alors que le feu continue de ravager la forêt amazonienne, de nombreux internautes ont exprimé leur soutien et leur indignation via les réseaux sociaux en s’organisant avec le hashtag #PrayforAmazonas. Si certains s’indignaient du peu d’écho médiatique de l’incendie de ce joyau de la biodiversité en comparaison avec celui de Notre-Dame-de-Paris, beaucoup de messages faisaient le lien entre les incendies et les politiques en matière d’environnement de Jair Bolsonaro et ses ministres. Certains allants jusqu’à blâmer ces derniers pour leur inaction. Interrogé mardi par l’AFP sur cette forte hausse des incendies, le ministre de l’Environnement, Ricardo Salles, a indiqué que “le gouvernement avait mobilisé tous les effectifs des secouristes et tous les avions” de lutte contre les incendies, “qui sont désormais à pied d’œuvre avec les gouvernements régionaux”.

Mercredi 21 août, le président brésilien a donné dans la surenchère en suggérant que les associations pourraient être à l’origine des incendies dans la région amazonienne afin “d’attirer l’attention” sur le gouvernement du Brésil.

Des sanctions internationales pour le Brésil ?

Au niveau international, les politiques environnementales néfastes commencent à faire réagir. La Norvège, l’un des principaux bailleurs de fonds pour la protection de la forêt amazonienne, a annoncé le 15 août le blocage de 30 millions d’euros de subventions destinées au Brésil, accusé de ne plus vouloir agir dans ce domaine. Quelques jours plus tôt, l’Allemagne avait fait de même en suspendant un versement de 35 millions d’euros, jusqu’à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants. Des sanctions qui ont conduit les gouverneurs des États amazoniens à élever la voix contre le président brésilien et demander à ce que les subventions soient désormais négociées, gérées et versées directement aux États concernés et non plus gérés par la banque étatique de développement BNDES.

L’Amazonie, est une région naturelle de 5,5 millions de km², qui se répartie sur neuf pays : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l’Equateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane française.

Les conséquences fatales pour l’environnement et l’homme

1-Des risques pour la santé des populations 

Les incendies en Amazonie ont des conséquences directes sur la santé des populations. “Depuis plusieurs semaines, d’importantes quantités de monoxyde de carbone et des particules fines s’échappent dans l’air et atteignent les villes. L’air devient      donc toxique pour les populations ;

2-L’Amazonie ne peut plus jouer son rôle de poumon vert

L’Amazonie est communément appelée le “poumon vert” de la planète. Plus grande forêt tropicale du monde, elle s’étend sur une superficie de 5.5 millions de km² et absorbe à elle seule, chaque année, une importante partie des émissions de CO2 produites par l’homme. Elle emmagasine en effet 90 à 140 milliards de tonnes de CO2, soit 14% du CO2 mondial, ce qui contribue à réguler le réchauffement climatique dans le monde, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Mais cette capacité d’absorption baisse avec la déforestation. Une étude scientifique parue dans la revue Nature fin juillet a déjà établi que les forêts tropicales sont devenues neutres en émission de carbone. Autrement dit, les arbres absorbent à présent autant de CO2 qu’ils en rejettent. Avec les importants incendies qui touchent actuellement “ce poumon vert”, cela s’empire et l’équilibre s’inverse: la quantité de CO2 rejeté devient plus importante que la quantité absorbée.

3-Une forêt tropicale transformée en savane

En Amazonie, 80% de la pluie est due à des particules d’eau qui s’évaporent de la forêt. La pluie tombe dans les sols, les arbres se regorgent d’eau par leurs racines profondes, puis l’eau s’évapore de nouveau par les feuilles provoquant un nuage, puis de la pluie” ; Avec la déforestation et ces incendies, les sols s’assèchent, empêchant ce cycle de naturel de l’eau de perdurer. Ce cycle brisé, les arbres ne peuvent plus vivre et entraîner les précipitations qui rafraîchissent l’atmosphère.

Au total, près de 20 milliards de tonnes de vapeur sont rejetées par jour par la forêt amazonienne. Mais ce chiffre diminue au fur et à mesure que la déforestation avance et que les incendies détruisent la végétation. L’Amazonie a perdu près de 20% de sa surface depuis 1970, et les prévisions misent sur une perte de 70% d’ici à 2050. Le risque que la forêt tropicale que nous connaissons disparaisse s’accentue. Elle serait alors progressivement remplacée par des herbes hautes, voire par une savane qui nécessite moins d’eau. L’atmosphère serait moins rafraîchie. Beaucoup moins de carbone serait par ailleurs absorbé, amplifiant encore l’effet de serre.

4-Le plus grand réservoir de biodiversité au monde en danger : les espèces menacées

Enfin, l’Amazonie est le plus grand sanctuaire de la biodiversité au monde. Des milliers d’espèces de plantes, d’animaux et d’insectes y cohabitent. A cela s’ajoutent des milliers d’espèces jamais recensées. L’Amazonie héberge une biodiversité phénoménale: 40 000 espèces de plantes, 3000 espèces de poissons d’eau douce et plus de 370 de reptiles, soit une espèce sur dix existantes sur Terre,  selon WWF qui rappelle que 440 espèces ont été découvertes entre 2010 et 2013.  La région est aussi l’un des derniers refuges terrestres de certaines espèces en voie d’extinction, comme le jaguar, le saki satan, l’aigle harpie ainsi que les dauphins roses.

 

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Manfred Essome
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Intéressé par les questions internationales, il a pris ses marques en radio et télévision.

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