AGC 2019: Un nouveau mode d’élection des maires envisagé
Il s’agit d’une des réflexions posées dans le cadre de l’atelier numéro 1 portant cadre normatif et institutionnel de la commune le 7 février 2019.
Les élus locaux participants à ces travaux ont exprimé le besoin de voir les magistrats municipaux être portés à leurs fonctions par les populations et non par les conseillers municipaux comme c’est le cas depuis l’introduction des joutes électorales municipales. En effet, les maires posent une équation importante pour une transformation de la démocratie locale. Du scrutin secret uninominal à deux tours pour le maire, il est passé à un scrutin de liste élu par le conseil municipal. C’est donc une désignation indirecte, lorsqu’on sait que les magistrats municipaux sont au service de leurs populations. La base d’une légitimité se pose.
La notion de tête de liste reste à clarifier pour les maires, et le président de séance Jean Claude Tcheuwa, Inspecteur Général du ministère de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel) a exhorté les élus locaux à faire propositions. Ainsi donc, les maires pourraient être désignés désormais, suivant le classement en tête de liste et non plus par le conseil municipal. Un problème soulevé par le maire Rdpc de Bertoua 1er Olivier Bembel D’ipack. Le risque de voir être porté un maire « harangueur de foules » plutôt qu’un technicien local, est par conséquent à minimiser. Toutefois, des interrogations demeurent au sujet de l’élection des adjoints en cas de pluralité des partis politiques au sein du conseil municipal sorti des urnes.
En outre, le profil des maires a été posé comme l’une des conditions à l’exercice du poste. Plusieurs raisons ont été identifiées, à savoir le problème de l’alphabétisation des candidats, leurs compétences de base, une absence de visibilité des programmes communaux. De même, se sont demandé les participants : est ce que la vision que possède le maire ou l’aspirant est partagée par sa population ? Le maire Sdf de Bafut, Ngwasoh Abel Langsi a quant à lui souligné que les maires ne disposent pas toujours de toutes les armes d’exercice, raison pour laquelle les services déconcentrés de l’Etat sont à leurs côtés, pour leur permettre de réaliser des projets locaux et bien gérer la municipalité.
Comme recommandations principales au sortir des pourparlers, il a été demandé de clarifier le statut de tête de liste dans le cadre d’une élection municipale, le mode de désignation des membres des exécutifs municipaux tant sur le plan des qualités managériales que sur celui des exigences en termes de profil et de vision portées.
Au plan juridique et institutionnel, il s’agit de mettre la dernière main à des textes réglementaires dont la plupart sont déjà parvenus à l’étape ultime de leur élaboration. Ces textes concernent principalement les statuts des personnels communaux et des élus locaux, ainsi que le fonctionnement des régions. Par ailleurs, certaines dispositions législatives devront venir compléter celles déjà existantes pour la gestion des domaines non encore encadrés ou insuffisamment réglementés.
A lire dans ce dossier :
- AGC 2019: Une décentralisation à parfaire
- AGC 2019: L’obligation de résidence résout-elle le statut de l’élu local?
- AGC 2019 : L’urgence d’une fiscalité locale assainie
- AGC 2019 : Jean Robert Wafo évalue le processus de décentralisation
- AGC 2019 : Et si on passait de la parole aux actes
- General meeting of the municipality: Only 2% of state budget for Decentralized territorial communities
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