Architecture: la voûte nubienne comme alternative au logement à bas coût (1ère partie)
Cette technologie ancestrale est remise au goût du jour à la faveur des difficultés vécues par les personnes à faible revenu dans leur désir de se loger à moindre coût.
Depuis 2000, une association a décidé de ressusciter la voûte nubienne au Mali. Il s’agit de l’Association La Voûte Nubienne. Elle est dirigée au niveau international par Thomas Granier.
La voûte nubienne est un procédé architectural antique, venu du haut Nil. Elle a la particularité de constituer pour les bourses modestes une solution de logis sain, écologique, à bas coût et adapté à l’endroit où l’on souhaite vivre, notamment dans les zones sahéliennes. Cette technique ne fait usage ni de bois ni des tôles. L’outillage, basique, s’appuie sur des compétences techniques simples pour produire un habitat à la température agréable avec une toiture voûtée, donnant ainsi la possibilité de s’offrir une terrasse pour une vue panoramique de la voûte céleste les soirs de clair de lune.
La voûte nubienne consiste en «l’utilisation de la terre crue, matière première abondante, malaxée sous forme de mortier et de briques séchées au soleil et de se passer de l’utilisation de coffrage pour le bâti de la partie voûtée», peut-on lire sur le site de l’association. Celle-ci est porteuse d’un programme de vulgarisation de cette technologie auprès des petits porteurs. Ce programme est dénommé «Pour des toits de terre au Sahel». C’est ainsi qu’en 2009, une équipe a été constituée à Matam au Sénégal tandis qu’un architecte français s’installait à Bamako au Mali. Pour Thomas Granier, maçon et fondateur de l’association qui travaille prioritairement en Afrique de l’Ouest, le principal intérêt de la voute nubienne est économique. «En permettant l’auto construction, cette technique a la capacité de faire basculer la construction dans le secteur informel», constate-t-il. plus adapté aux réalités sociales et économiques de l’Afrique.
Sur les traces d’Hassan Fathy
Hassan Fathy, architecte égyptien de notoriété mondiale, s’était fait remarqué en 1946, en construisant un village entièrement en terre crue grâce à une technique de maçonnerie que certains qualifieront de «démarche antimoderne». L’on saura plus tard que cette technique fut inventée il y a plusieurs siècles au sein des royaumes nubiens. La voûte nubienne, technologie peu exigeante, ne nécessite que de l’eau et de la terre crue. Ce qui permet d’échapper aux matériaux de construction modernes qui sont, pour la plupart, importés d’Europe ou d’Asie.
L’une des dernières et grandes réalisations de la Voute nubienne (photos) se situe à Pélengana, une commune limitrophe de Ségou, au Mali. Ce centre culturel, très beau, constitue un exemple de grand bâtiment pouvant être réalisé en voute nubienne. Ce type de réalisation demeure exceptionnel et ne constitue pas en fait le cœur de métier du programme.
Principal défi: la formation
L’association constate que 70% de la main d’œuvre travaillant sur la construction de voutes nubiennes n’est pas spécialisée. Ce qui constitue un défi de taille alors que les besoins croissent de manière exponentielle. En 2009, l’on dénombrait près de 1000 voûtes nubiennes en Afrique sahélienne.
La formation est au cœur des préoccupations de l’association qui a recensé plusieurs milliers de personnes, utilisatrices ou productrices, qu’il faut former à l’appropriation pérenne du concept. Pour ce faire, l’association se propose d’amorcer le marché de la voûte nubienne en générant et dynamisant l’offre et la demande jusqu’à ce que 5% de la population sahélienne soit concernée par ce mode constructif. Une fois ce seuil atteint, l’association considère que la technique aura un ancrage suffisant pour lui permettre de s’auto-propager. «L’association veut simplement créer les conditions de transmission de l’information sur la voute nubienne, de manière assez conséquente pour que le développement de la technique se fasse de manière exponentielle», précise Thomas Granier.
Malheureusement, la capacité de formation de l’association est réduite. « Les demandes d’ouverture de chantier sont toujours supérieures à l’offre que proposent les maçons formés », déplore le fondateur de l’association.
L’autre frein au développement rapide de la construction en voute nubienne est l’accès à l’eau. La construction d’une voute de 20 m2 nécessite 24 m3 d’eau, ce qui oblige les chantiers à se dérouler majoritairement durant les mois les plus pluvieux, soit seulement 3-4 mois par an.
Mais avec un territoire de 150 millions de personnes vivant sur une terre argileuse, il serait absurde que la voute nubienne ne devienne pas la norme au Sahel. Y compris dans le septentrion camerounais.
Sources: Association La Voûte Nubienne
lemoniteur.fr
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