Sécurité urbaine : Yaoundé sous vidéosurveillance

Sécurité urbaine : Yaoundé sous vidéosurveillance

Le système de vidéo surveillance de la voie publique est entrain de prendre corps dans la capitale politique du Cameroun. Un poteau, plus de trois mètres de hauteur, de couleur blanche se mêle depuis peu au décor des carrefours de la ville de Yaoundé, à côté des poteaux portant des câbles de transport de l’énergie électriques. Les dépassants d’ailleurs de quelques centimes grâce à une fine antenne de transmission. Le dispositif donne l’image d’une longue tige dont la tête est représentée par un panneau à deux plaques solaires, portant un bras orienté vers l’avant, à l’extrémité duquel est fixée une caméra. A l’arrière du dispositif, et sur la base où la tige métallique prend ses racines, des grilles protègent une source d’alimentation. C’est la nouvelle trouvaille de la Délégation générale à la sureté nationale (DGSN), le bras séculier de l’Etat camerounais en matière de sécurité publique.

Pour une source rencontrée le 14 mai dernier dans les bureaux de la DGSN au quartier Nlongkak,  le dispositif présente pour les utilisateurs deux faces en matière de sécurité. Une dimension visible à travers une installation dans les différents carrefours de Yaoundé. Une autre dimension plus intelligente dans les salles de contrôle et de surveillance logées à différents endroits de la ville. Au carrefour de la sous-préfecture de Tsinga dans le deuxième arrondissement par exemple, l’on compte trois dispositifs portant des caméras de surveillance. A la poste centrale, ce n’est pas moins de quatre cameras qui quadrille cet espace très bruyant de la capitale du Cameroun.

Les exemples peuvent être multipliés dans les différents carrefours de la ville. Cette investissement logistique de la Police camerounaise s’inscrit dans une stratégie de sécurisation de la voie publique et des citoyens, souligne le commissaire de police principale Cécile Ndjem Mandeng, responsable de la Cellule de la communication et des relations publiques de la DGSN. Il s’agit poursuit-elle de sécuriser nos clients, la population, martèle-t-elle. C’est pourquoi, dans pour une action de proximité, la hiérarchie de la Police a doté les agents de matériaux roulant diversifiés. Des motos, des voitures, des vélos pour aller dans coins reculés des quartiers ou encore de circuler rapidement en cas d’embouteillage, informe la responsable de la communication.

Elle précise aussi que de nouveaux équipements : chasubles, torches lumineux sont mis à la disposition des agents de police pour éviter les accidents de la route dont les éléments de la police ont souvent été victimes dans l’exercice de leur mission durant la nuit. Ce redéploiement de la police dans une action de proximité permet suivant le commissaire principal Mandeng, d’inscrire la Police camerounaise dans les mutations aussi bien de la société en générale que de la diversité des formes de criminalités urbaines.

Ce d’autant plus que dans le cadre de la célébration de la 42ème édition de la fête de l’Unité, le 20 Mai 2014, un point d’honneur est donnée aux forces armées. Le thème de cette édition est « Armée et Nation, en synergie pour la préservation de la paix et de la sécurité, gage de l’intégration, de la stabilité et du développement socio-économique ». Dans, ce contexte dans les couloirs de la DGSN, l’on affirme que la nouvelle posture de la Police est de jouer sa partition.

Cette montée en puissance de la police camerounaise est fortement encouragée par les populations rencontrées. Arguant que tout ce qui est sur la voie publique doit être surveillé par la police afin de mettre fin à la criminalité urbaine. Un responsable d’une organisation de la société civile spécialisée dans la promotion des droits de l’homme en général et des personnes handicapées, précise qu’il s’agit d’un moyen ayant permis la réduction du phénomène de pickpocket en Europe.

Seule inquiétude, selon lui est l’utilisation de ces images à d’autres fins. Il indique aussi que, ce nouveau dispositif de sécurité urbaine va certainement faire naitre d’autres formes de criminalités. Déjà que la police n’a pas toujours été l’amie des usagers de la voie publique dans le contexte camerounais où règne l’incivisme et la corruption dans diverses actions entre les individus.

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Auteur

Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

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