Sergio Fajardo : un seul mandat pour développer Medellin
Il était difficile de croire à une nouvelle ère dans la gestion des affaires communales de la ville de Medellin. Et pourtant au sortir de la première mandature (2003-2007) post guérilla urbaine, la ville se hisse fièrement à au second rang des villes les plus importantes de Colombie. Un véritable exploit au regard du climat de stabilité précaire en cette année 2003 marquée par la signature d’un accord de paix entre le gouvernement colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie.
Cet événement coïncide aussi avec l’élection de Sergio Fajardo, un professeur de mathématiques au poste de maire de la ville jadis théâtre des opérations de trafic de drogues sous les commandes de Pablo Escobar tué dix ans plus tôt. C’est donc d’un contexte post guérilla urbaine qu’hérite l’enseignent de maths.
Il s’entoure à l’occasion de jeunes intellectuels enthousiastes. Au sein du conseil municipal, le maire est secondé par Alonso Salazar, un journaliste spécialiste des milices urbaines. C’est d’ailleurs ce dernier qui prendra les reines de la commune en 2007 au terme du premier mandat de M. Fajardo. L’enjeu majeur pour cette nouvelle équipe est de structurer une vision politique susceptible de répondre aux aspirations des populations.
Concrètement, il faut rompre avec les dernières décennies empreintes de clientélisme et de complaisance avec les paramilitaires et la classe politique. Des germes de mal gouvernance qui ont évidemment contribuées à accroitre les inégalités au sein de la population. Mais aussi, les nouveaux leaders municipaux se sont fixés une vision politique afin d’éviter toute alliance clientéliste avec le parti du président Uribe.
Intérêt général
Pour Mauricio Valencia Correa, directeur de la Planification à la mairie, « ce fut un changement radical ». Idem face aux narcotrafiquants. La reforme ainsi créée a donné lieu à l’émergence d’un cadre de travail transparent qui répugne la corruption. Ce d’autant plus que l’esprit des lois sur l’administration des communes en Colombie, confère au maire un fort pouvoir de décision dans les appels d’offre, au détriment des conseillers municipaux, limitant du même coup tout risque de corruption.
Cette forme d’organisation et de gestion de la commune de Medellin a entrainé une reconnaissance internationale. Cette reconnaissance se fonde sur la « note maximale » attribuée par Moody’s, une structure qui récompense la rigueur de la gestion fiscale des communes.
En ce qui concerne la mobilisation des ressources financières, la commune de Medellin bénéficie des ressources fiscales reversées par les entreprises présentes dans la commune. Par un assainissement du climat des affaires au niveau communal ajouté à la bonne tenue des documents comptables a permis d’attirer de nombreux investisseurs publics et privés. En 2009, par exemple, l’Agence française de développement a accordé un crédit sur 20 ans de 250 millions de dollars soit 125 milliards de F CFA pour le financement des infrastructures de transport.
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