Réflexion : Mapinduzi planche sur l’identité
Le think tank sur la gouvernance locale a réuni du 26 au 28 février 2013 une quinzaine d’acteurs et chercheurs qui ont échangé sur le thème «identités et gouvernance».
Par Kamdem Souop
Signifiant en swahili «Changement profond» ou « Transformation sociale », Mapinduzi est un think tank créé sur les cendres d’un précédent dont le nom était «Dschangshuss». A en croire Flaubert Djateng, Christiane Kayser et Jeanot Minla Mfou’ou qui sont parmi les pères fondateurs des deux concepts, « avec Mapinduzi », ils ont voulu « développer une ingénierie d’idées sur le développement ». Et le parcours professionnel des uns et des autres y contribue, avec des experts en développement organisationnel, acteurs et chercheurs en développement local, hommes de média.
Parmi les invités de Mapinduzi qui se sont retrouvés à l’hôtel Ndiambour de Dakar du 26 au 28 février 20123, l’on comptait la présence de Jean Pierre Olivier de Sardan, chercheur émérite en décentralisation et gouvernance locale qui a sillonné le continent et qui dirige le Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (Lasdel).
Les participants ont été sélectionnés après un appel à contributions sur le thème «Identités et gouvernance». Il en est ressorti des leçons partagées des expériences de la République démocratique du Congo, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso et surtout du Mali en proie à une situation insurrectionnelle dans le Nord, sur fond de problème Touareg.
Les «métis sociaux»
La problématique des «urbains» opposés aux «ruraux/traditionnels» s’est posée pendant les travaux. Pour les premiers, ils refusent d’être enfermés dans un carcan qui n’est pas le leur, celui d’une Afrique du village, avec des héritages culturels les ramenant systématiquement à des clichés ethniques et tribaux, alors que de nouveaux problèmes identitaires sont survenus, notamment sur l’héritage, les liens sociaux, les cultures urbaines, etc. Quant aux seconds, ils ont revendiqué leurs attaches à un passé historique qui demande à être mieux valorisé dans un maillage avec les emprunts de la modernité.
Le cas malien
La crise malienne a alimenté les débats en plénière et en aparté. Le temps aussi pour les uns et les autres de bien comprendre à quel pont la complexité de la situation ne pouvait se résumer au problème Touareg qui, lui-même, occulte le problème des autres tribus du Nord.
Les participants se sont quittés en souhaitant échanger davantage par le biais d’un forum de discussion et de se voir plus souvent sur des sujets de gouvernance locale, en plus de voir leurs textes publiés. Choses et d’autres qui nécessitent que des bailleurs de fonds les accompagnent dans la durée.
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