Ecologie – France : à Lille, des Bus de transport en service grâce au Biogaz
Le réseau des bus lillois, exploité par Keolis, tourne déjà à 100 % au gaz, alimenté partiellement par la méthanisation des déchets des habitants. L’objectif est d’atteindre l’autonomie énergétique.
Faire rouler les bus avec le gaz produit par les déchets organiques locaux, pour en faire un cercle à la fois vertueux et pédagogique : l’idée était de Pierre Mauroy, ancien Premier ministre et président de la métropole lilloise. C’est chose faite avec le réseau de transports de bus nordiste, devenu au fil des années l’un des plus verts d’Europe. Exploitée par Ilevia, filiale de Keolis, la flotte comprend 430 bus alimentés au gaz naturel véhicule (GNV) et transporte 200 millions de voyageurs par an.
Ce gaz provient pour une bonne partie du centre de valorisation organique (CVO) de l’agglomération, à Sequedin, qui produit à la fois du compost et du biogaz à partir des déchets verts de la population. « On a mis dix ans pour tout changer, on a essuyé tous les plâtres », se souvient Erwan Lemarchand, directeur transitions, énergie, climat à la MEL. Le projet a débuté avec 100 bus au GNV, flotte portée au fil des ans à la totalité des 428 véhicules. Lille est devenue la seule agglomération française dont la totalité des bus fonctionnent au GNV. Désormais, l’heure est au renouvellement du parc à raison d’une trentaine de bus par an. La MEL la complète lors de pics de trafic ou de besoins particuliers d’une flotte une centaine de véhicules – louée en sous-traitance à Keolis, avec un objectif de 50 % de véhicules verts.
Une autonomie à accroître
Mais la copie n’est pas achevée. Si le système au gaz est désormais éprouvé, y compris dans son modèle économique, avec un prix de revient équivalent au diesel, il s’agit d’accroître l’autonomie énergétique. Or, la métropole (comme la région) ont fait de la méthanisation une priorité, et poussent les nouveaux projets. Ainsi la MEL participe même au capital des sociétés de projet de 4 agriculteurs, pour apporter l’ingénierie nécessaire. Surtout, elle entend méthaniser les boues des stations d’épuration, avec un gros potentiel de production à terme. Celle de Marquette, Ovilleo, qui gère la moitié des eaux de la métropole, est déjà opérationnelle. Viendront ensuite cinq autres stations dont celles d’Houplin-Ancoisne et de Wattrelos. Au total, la valorisation des boues de ces stations permettra de produire plus de 15 millions de Nm3 de biométhane par an, dont 60 % seront injectés dans le réseau de gaz.
Outre les bus, la métropole veut aussi transformer ses bennes à ordures ménagères. Déjà 15 % du parc, géré par la société Esterra, roule au GNV. Le contrat de collecte va bientôt être renouvelé avec l’ambition de passer à 40 % du parc en GNV. Et l’agglomération projette de créer deux à quatre stations d’avitaillement en GNV ouvertes cette fois aux transporteurs.
Source : lesechos.fr
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