Afrique de l’Ouest: l’Uemoa a un Conseil des CT

Le Conseil des Collectivités territoriales décentralisées de l’Afrique de l’Ouest peut susciter des émules sur le continent.

S’il est admis qu’il n’existe pas de modèle de décentralisation à imposer aux autres pays et régions du continent, il est cependant à noter que les expériences vécues par les Africains du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest ou du Centre peuvent fertiliser l’imaginaire des autres et susciter le débat ici et là.

En Afrique de l’Ouest, c’est depuis le milieu des années 1980 que la décentralisation a été adoptée comme processus visant à réformer l’Etat hérité de l’époque coloniale. Ce choix a abouti à la mise en place d’autorités locales élues et responsables de la gestion du développement territorial. La principale conséquence de cette réforme est le renforcement du rôle des élus locaux, chargés, entre autres, de prendre en charge de manière effective les problèmes d’aménagement, de gestion de leur territoire, d’accès des populations aux services de base, ainsi que la promotion du développement économique local. C’est dire s’il a fallu que les collectivités locales apprennent à trouver des réponses efficaces au plan institutionnel et financier et à renforcer «les capacités des autorités en tant que maître d’ouvrage, pilote et coordonnateur du développement territorial, sur la base d’une approche reposant sur des principes de concertation, participation, inclusion, cohérence et complémentarité, permettant de fédérer l’ensemble des acteurs et potentialités d’un territoire». C’est ce qui est ressorti d’une présentation d’Aminata Sy, du département de l’Aménagement du territoire communautaire, des transports et du tourisme de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

A en croire Mme Sy, l’initiative est partie du bas vers le haut : les collectivités territoriales ont engagé des initiatives pour se mettre en réseau, puis elles ont sollicité l’appui de la Commission de l’Uemoa pour accompagner cette dynamique et promouvoir une plus grande coopération entre la Commission, les Etats membres et les collectivités territoriales. La démarche a abouti à la création du Conseil des collectivités territoriales (Cct) de l’Uemoa dont il complète le dispositif institutionnel tout en ayant un rôle consultatif.

Le Cct consacre la reconnaissance du «rôle moteur des collectivités territoriales dans les processus de développement territorial». D’où la nécessité «de promouvoir un cadre de dialogue politique permanent et durable» entre les parties. «Les crises sociales survenues dans certains pays membres de l’UEMOA mettent en lumière la nécessité de favoriser davantage les liens de coopération et d’échanges, qui peuvent permettre de mieux rapprocher les communautés, renforcer la cohésion sociale, favoriser la réalisation de projets de développement et gérer efficacement la prévention des conflits» a conclu Mme Sy.

De ce point de vue, le Cct, qui regroupe les décideurs municipaux de la sous-région, premiers témoins et acteurs des sites de crises, entend jouer un rôle capital. Si l’Uemoa n’y trouve rien à redire.

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Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

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