Mettre fin aux mauvaises pratiques

Le changement d’âge, le non-respect de la compétence territoriale et des délais, le problème d’archivages jalonnent le processus de délivrance des actes d’état civil au Cameroun.

Difficiles pour les citoyens de se prononcer sur l’état civil au Cameroun. Dans la rue ou dans les services de délivrance de ces pièces d’identifications, l’on est peu disert. C’est le cas par exemple à la commune d’arrondissement de Yaoundé 6 au quartier Biyem-Assi de la capitale politique du Cameroun. Dans les services du chef du bureau état civil situés au rez-de-chaussée de l’immeuble, le responsable marque son indifférence. Dans son bureau un ordinateur d’un certain âge décore la pièce peu éclairée. Durant l’échange, le responsable indique toute de même que le service connait d’énormes difficultés de fonctionnement. Dans cet entretien entrecoupé par des silences, le chef de ce bureau susurre avec difficulté « je n’ai rien à vous dire » nous renvoyant plutôt vers le secrétaire général de la mairie. Peine perdue aucune suite là-bas. Entre temps les citoyens s’empressent à déposer et à retirer les copies d’actes de naissance pour certification. A la question sur les pratiques de changement d’âge au Cameroun, un homme, plus de la trentaine, une photocopie de la carte nationale d’identité en main déclare « ce phénomène ne peut être éradiqué». Pas plus. Dans un autre centre secondaire d’état civil situé sur l’itinéraire « TKC » entrée Simbock dans le même arrondissement, Jean Roger Pierre Efegue ancien officier de police, officie aujourd’hui en tant qu’officier d’état civil. Depuis 2006, il délivre des actes de naissance, de mariage et de décès. « Nous certifions aussi les copies d’actes » ajoute-t-il. Les bureaux de ce centre secondaire de Nfou-Alen Etoug-Ebe Yaoundé 2 sont logés dans son domicile. Une pièce de près de 9m2, une étagère dépourvue de battants conserve les documents. Des anciens registres, des actes de naissance en attente de retrait et autres matériels de bureau. En face, un hangar aménagé pour les cérémonies de mariage attend la prochaine célébration. Comme difficulté, M. Efegue énumère les réticences des populations à retirer les actes de naissances. Là-dessus « ce n’est que lorsqu’il faut présenter le premier examen que les parents se souviennent de l’importance de l’acte de naissance », regrette l’officier.

Durant l’entretien, un citoyen s’informe sur les procédures à remplir pour un acte de mariage. Une des secrétaires lui présente une fiche. Quelques instants après, un autre, familier du lieu entre. « Monsieur l’officier, j’ai un problème. Voici l’acte de mon fils (né en 1999, peut-on lire d’un coup d’œil rapide sur le document) je ne sais pas si ce cachet est bon » demande–t-il au fonctionnaire de police à la retraite. « Il est bon », répond l’officier. A son départ, l’officier explique qu’il s’agit des tentatives récurrentes dans ses bureaux qui ne sont ouverts que depuis 2006. « Des citoyens établissent des actes n’importe où et quand ils ont des doutes, c’est vers nous qu’ils se retournent. C’est pourquoi notre devise ici est le respect de la légalité», tranche-t-il le regard porté vers les deux secrétaires de service.

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