Emmanuel Nzete fait sa comm’ avec faute

Emmanuel Nzete fait sa comm’ avec faute

Réagissant aux accusations portant sur sa gestion, Emmanuel Nzete a réagi le 20 juillet dernier à Bafoussam.

Le 20 juillet 2012, Emmanuel Nzete, le délégué du gouvernement (Dg) auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub) a effectué une opération kamikaze en lieu et place d’une communication institutionnelle qui semblait être l’intention première de sa démarche.

Un document de 10 pages a été distribué dans la salle avant de circuler abondamment sur le web dès le 24 juillet. Dans un style qui lui est propre, M. Nzete a tenu à répondre à ses détracteurs qu’il appelle «compatriotes malhonnêtes en quête de sensationnel», «ingrats, disciples de la méconnaissance des valeurs qui ne rêvent que de mon échec», «des gens en qui j’avais pourtant confiance». En effet, il semble en avoir une idée très exacte de ces personnes quand il rappelle qu’il est seul «contre 15 grands conseillers et 21 maires, puisque dans chaque mairie qui forme la communauté urbaine de Bafoussam, il y a un maire et 6 adjoints». Celui qui n’a «pas d’adjoints jusqu’ici» se vante d’être «au travail tous les jours avant 07 heures, même le samedi, jour non ouvrable, je viens célébrer les mariages».

Pour rappel, cette sortie du Dg de la Cub survient après les vagues soulevées par le passage de la Commission nationale anticorruption (Conac) à la Cub les 22 et 23 juin 2012. En effet, la délégation conduite par Garga Haman Adji avait relevé un certain nombre d’irrégularités parmi lesquelles de faux diplômes de certains agents, des marchés difficiles à tracer, des véhicules de la Cub dont la carte grise porte le nom de particuliers, ou encore l’attribution des boutiques au marché A de Bafoussam suivant des critères illisibles.

Acquis

Emmanuel Nzete a tenu à répondre à quelques-uns de ces points, en signalant d’emblée avoir reçu en héritage un passif de 969 millions Fcfa. Puis en rappelant que les vautours sont davantage ceux qui crient sur sa gestion, ceux qui se servaient si bien avant son arrivée qu’ils ont vendu «l’héritage patrimonial foncier» de la Cub.Comme pour noyer le poisson au moment où il lui est rappelé une promesse faite en 2009 à son retour aux affaires de doter la collectivité d’engins de travaux publics, il est revenu 16 ans en arrière pour rappeler qu’il avait laissé dans le patrimoine roulant de ce qui était encore la Commune urbaine de Bafoussam «5 bennes ISUZU, 1 pelle chargeuse 930 Caterpillar, 1 pelle chargeuse 936 Caterpillar, 1 niveleuse Caterpillar, 1 niveleuse champion, 2 bulldozers D6 et D7, 2 tractopelles J.C.B, 1 camion frigorifique pour transporter les viandes de l’abattoir à la boucherie, 1 camion-citerne pour vidanger les toilettes publiques et privées, 1 Peugeot 505 pour le maire, des bacs à ordure dans toutes les rues et places publiques, 5 tracteurs agricoles pour remorquer les bennes, 1 porte char pour déplacer les bulldozers». Choses et d’autres retrouvées 13 ans plus tard dans la broussaille quand elles n’avaient pas disparu.

Il a saisi l’occasion pour présenter les points engrangés. La Cub est admise aux Contrats de désendettement et de développement (C2d), situation qui va drainer «plusieurs milliards environ pour développer la ville de Bafoussam». D’ailleurs, souligne-t-il «d’autres subventions promises vont arriver». De même, il a fourni quelques chiffres pour prouver la «sécurisation des recettes», notamment en matière de loyer communal ou de droits de permis de construire. Trois ans avant son arrivée, le meilleur pic aurait été enregistré en 2007 pour ces deux pôles de recettes avec respectivement 90,6 millions et 13,7 millions. Depuis qu’il est en poste, il aurait battu ces chiffres avec un pic de 179,3 millions et 67,8 millions en 2010. Entre autres acquis, il a cité «assainissement des marchés, construction des équipements marchands dans les marchés pour éradiquer le phénomène des commerces à ciel ouvert et même sur les voies publiques, feux de signalisation, reprofilage avec construction des passages de buses sur certaines rues des quartiers». Et surtout l’organisation d’un forum pour poser les jalons de «l’urbanisation de la ville de Bafoussam d’ici l’horizon 2035».

Pour conclure, il n’a pas manqué de mettre l’échec du Racing de Bafoussam en coupe du Cameroun ou en Elite-Two sur le compte d’un acte qui devrait intéresser le parquet de Bafoussam: une accusation de corruption. Car, a-t-on appris, «ils ont vendu le match à l’adversaire et Racing a perdu la coupe» et «pour que Racing aille à l’Elite-Two dont la phase finale se déroulait à BERTOUA, ceux qui ne rêvent que de notre échec sont allés négocier pour que Racing perde le match». Que du Nzete dans les lignes.

Grandiloquence

Pris du désir de remettre de l’ordre dans la présentation de son bilan à la tête de la Cub, Emmanuel Nzete finit par une auto glorification lorsqu’il parle de «réalisations fulgurantes», «réussites spectaculaires et inattendues qui affolent» pour évoquer «la victoire sur l’insalubrité en moins de trois ans». A ce rythme, Bertrand Delanoë, maire de Paris  l’une des plus belles villes du monde et Han Zheng, maire de Shangai la ville la plus peuplée de Chine et non moins luxuriante, devraient venir au Cameroun apprendre ce qu’est le modèle de «luxuriante ville».

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