Gestion des déchets: « Tam Tam Mobile », 20 ans dans les ordures de Yaoundé

Gestion des déchets: « Tam Tam Mobile », 20 ans dans les ordures de Yaoundé

Cette ONG créée en 1997 a fait de la collecte de ordures ménagères et de l’assainissement sa passion pour la protection de l’environnement à tel enseigne qu’il est devenu une identité remarquable dans les quartiers de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. 

 Si vous vous désirez voir un cliché noir sur blanc du niveau d’insalubrité de la ville de Yaoundé prenez rendez-vous avec Simon Pierre Etoga, le photojournaliste devenu chantre de la protection de l’environnement dans la ville aux Sept collines. Il s’y retrouve d’ailleurs par pur hasard de retour d’un voyage en provenance des Pays-Bas en 1997. Parti du constat que ce sont les noirs qui faisaient la propreté dans les aéroports du pays qu’il venait de visiter, il a voulu reproduire ce coup de balaie dans la ville de Yaoundé. Simple idée d’audace pour montrer l’exemple à la jeunesse de son quartier, il ne quittera plus la brouette, le jeans et les tennis ses premiers équipements de pré collectes des ordures auprès des ménages. Aujourd’hui grâce à la coopération avec plusieurs partenaires techniques et financiers, son personnel est identifiable dans les artères de la commune de Yaoundé 6ème par une combinaison de couleur verte.

Parti de son lieu d’habitation, il finira par convaincre quelques jeunes pour le nettoyage du Monument de la Réunification de Yaoundé suite à une remarque des ressortissants japonais qui trouvaient le lieu pas très salubre. L’orgueil qui dévoile aussi un patriotisme fera tâche d’huile puisque par un détour d’un agent de la coopération française, un échange de contact aboutira plus tard le pilotage du volet opérationnelle du projet d’assainissement  dans la ville de Yaoundé aux côtés de la Communauté urbaine de Yaoundé, ERA-Cameroun et le mairie de Yaoundé 6.

Les ménages contribuent à hauteur de 1 000 FCFA par mois

Simon Pierre Etoga qu’on appelle aussi « Papa Eto’o » pour ses largesses auprès de la jeunesse est devenu familier des déchets solides tirés des ménages et des rigoles de Yaoundé. Il se réjouit que la mayonnaise commence à prendre puisque, les populations participent sans grands bruits à hauteur de 1 000 FCFA par mois. Chez les plus jeunes, une stratégie de sensibilisation est en marche en collaboration avec les établissements scolaires. La formule repose sur une animation débat, suivi d’un échange avec les tout-petits dans les écoles et lycées de la capitale politique du pays. Par ce Cinéma mobile, le président de l’Association Tam Tam Mobile infuse les valeurs de protections de l’environnement.

Avec son équipe aujourd’hui constituée de 30 employés permanents et de 30 bénévoles rémunérés, il s’active à la récupération de déchet à forte valeur marchande. C’est le cas de la ferraille, des bouteilles en plastiques. Pour cette dernière matière, c’est près de 3000 bouteilles qui sont ramassées, recyclées et redistribuées à certains ménages ne disposant pas de méthodes de potabilisation de l’eau. Ce passionné de métier vert a réussi à se faire une expertise dans le domaine de la collecte des ordures ménagères dans la ville de Yaoundé.

En 2009, grâce à l’aide publique de la coopération japonaise, il a pu obtenir un financement qui lui a permis de construire un centre de capitalisation de la gestion des déchets solides au quartier Melen. Ce centre reçoit les universitaires, les étudiants et autres passionnés des questions de protections de l’environnement. Le centre connaît d’ailleurs une extension en collaboration avec l’université de Padou en Italie. Le promoteur, âgé de 42 ans compte réunir la crème des experts et passionnés du domaine. Une manière de laisser les traces à capitaliser par les générations futures. Ce d’autant que le diagnostic est clair, « s’il y a deux niveaux de pollutions au monde, la ville de Yaoundé a atteint le 2ème niveau. La preuve ce sont nos cours d’eaux qui ont tous disparu. De ville rivière, Yaoundé est devenue une ville d’égouts… avertit le président de « Tam Tam Mobile » qui se déploie dans sept quartiers de Yaoundé.

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Auteur

Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

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