4e Journée africaine de la décentralisation: Le point du CMO

4e Journée africaine de la décentralisation: Le point du CMO

Rendu à la dernière année de transfert des compétences et des ressources aux communes, beaucoup de pesanteurs sont encore notées.

Dans la région de l’Ouest, c’est la salle des actes du gouvernorat qui a abrité les activités, initiées par le Club Média Ouest (Cmo) et son partenaire Paddl-Giz, et présidées par le secrétaire général de la région, Simon Emile Mooh. Préfets, maires, députés, sénateurs, chefs traditionnels et responsables des organisations de la société civile étaient présents pour échanger entre autres sur le thème national à savoir : «Participation de la femme à l’amélioration de la décentralisation ». Le secrétaire général de la région a félicité le renforcement des capacités des maires et des conseillers municipaux par le Programme national de développement participatif et le Programme d’Appui à la décentralisation et au développement local (Paddl-Giz) ainsi que le transfert des compétences et des ressources aux communes. Au nombre des difficultés par lui citées, on peut noter : le conflit entre l’exécutif municipal et la tutelle ; les ressources et les compétences qui ne sont pas accompagnées d’une main d’œuvre qualifiée ; la transmission tardive des devis d’appel d’offre par les maires ; le licenciement abusif du personnel communal.

Absence d’une charte de la décentralisation

A la suite du secrétaire général de la région de l’Ouest, le secrétaire général de l’association des Communes et villes unies du Cameroun, CVUC, a déploré la non implication des maires dans la gestion du foncier qui est incontournable dans la réalisation des projets de développement à la base, l’absence d’une charte de la décentralisation, l’absence d’un statut du personnel des Collectivités territoriales décentralisées, le problème de rémunération des maires et de leurs adjoints. Il suggère cependant la mise sur pied d’un fonds minimum de 200 à 300 millions par an pour une meilleure visibilité des actions relatives à la décentralisation dans les communes.

Au sujet de la place des femmes dans le processus en cours, il ressort que 15% de femmes sont premiers adjoints au maire, 30% deuxième adjoints et seulement 5% maires. D’où la recommandation de la participation des femmes parmi les grands défis à relever. Dans son exposé de circonstance qui a porté sur «Bangangté, une dynamique des meilleures pratiques de développement local en faveur des couches vulnérables dont les femmes », Célestine Ketcha Courtès a seriné que les maires sont les médecins des populations.  Tout en exprimant sa satisfaction à l’endroit des départements ministériels qui ont à ce jour transféré les compétences et ressources aux Collectivités territoriales décentralisées, elle a affirmé avec force que 4 ministres ne veulent toujours pas céder une partie de leur pouvoir aux maires. Revenant au thème national de cette célébration, elle s’est offusquée de ce que les femmes qui constituent 62% de la population ne participent pas de façon égalitaire à la gestion des affaires locales et sont pour la plupart de temps victimes des discriminations liées au sexe.

Féminisme territorial

De 10 maires femmes en 1995, on est passé à 24 en 2007, puis 31 en 2013 sur le plan national. Pour ce qui est de la région de l’Ouest, Célestine Ketcha Courtès fait état de 2 femmes maires en 2007 puis 3 en 2013, soit 5% dans une région qui compte 40 communes et une communauté urbaine. «Les femmes jouent un rôle incisif dans le développement et sont les meilleures pouls de la communauté », pense t-elle. Elle en veut pour preuve le fait que depuis 2 ans, c’est une femme qui remporte le prix de meilleur agent communal dans sa commune. Avant de conclure que «Bangangté est déterminée à promouvoir un féminisme territorial pour les populations à la base». De 6 femmes sur 39 personnels en 2008, la commune de Bangangté est passée à 13 en 2013, avec la responsabilisation des femmes à des postes stratégiques, y compris ceux des techniciens.

Rôle de la société civile

En terme d’accompagnement du processus de décentralisation par la société civile, Théophile Sobngwi, secrétaire exécutif de Research Institute for Development, Ridev, a mis en exergue la mobilisation citoyenne, le suivi indépendant du Budget d’investissement public, l’analyse du budget communal mais aussi et surtout le plaidoyer pour que les maires mettent sur pied des agences de développement pour capitaliser les acquis dans les communes. Le Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, le ministère de l’eau et énergie et le ministère des travaux publics ont également fait le point sur les efforts faits par leurs différents départements ministériels pour accompagner le processus de décentralisation en cours.

Parmi les stands présents figurait en bonne place celui de Zenü Network dont l’une des thématiques phares est «Décentralisation et gouvernance locale». On y trouvait les différentes éditions du Journal de la Décentralisation, les Actes du Colloque international sur la Recomposition des pouvoirs locaux, les différentes publications sur la décentralisation et le suivi des politiques publiques par les Organisations de la société civile ainsi que les émissions sur la Gouvernance Locale, produites en partenariat avec le Programme national de développement participatif (PNDP). Le PNDP, le Paddl-Giz, la Ligue des Droits et Libertés et bien d’autres ont également présenté aux participants à cette journée leurs actions au profit du développement local.

Précedent Berthe Solenge Somb, Présidente de l’association Lire Ensemble Cameroun : “Impliquer les mairies dans la gestion des bibliothèques”
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Auteur

Kamdem Souop
Kamdem Souop 343 Articles

Écrivain, éditeur et spécialiste de communication sur le changement de comportement social, il a dirigé le journal en ligne www.villesetcommunes.info et la WebTv www.villesetcommunes.tv de 2011 à 2020.

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